Nominations aux hautes fonctions: la course contre la montre du PJD

Le360

Revue de presseKiosque360. L'approche de la fin de mandat du gouvernement actuel est synonyme de coup d'envoi d’une véritable course contre la montre dans le but de faire accéder des proches du PJD à de hautes fonctions… Qu'ils aient ou pas les profils recherchés.

Le 27/10/2020 à 18h43

A quelques mois de la fin du mandat du gouvernement actuel, c'est une véritable course contre la montre qui a été déclenchée dans certains départements ministériels pour décrocher le fameux sésame d’une nomination à une haute fonction. Et pour certains candidats opportunistes, c'est maintenant ou jamais.

Dans son édition du mercredi 28 octobre, Assabah croit savoir que plusieurs départements gouvernementaux dont la tutelle est assurée par des ministres PJD connaissent, ces derniers jours, un mouvement sans précédent relatif aux concours d'accès à des postes de responsabilité. Les sources de la publication parlent même de «tensions» au sein de ces départements, plusieurs compétences qualifiées refusant tout bonnement de participer à ces concours dont elles estiment que les conditions d'accès ont été taillées sur mesure pour privilégier des proches du parti de la Lampe.

A en croire des «fuites» auxquelles a eu accès Assabah, il existerait même, au sein de ces départements, des listes noires de profils indésirables. L'objectif serait de «se débarrasser» d'eux pour laisser le champ libre à des candidats privilégiés qui n'ont pourtant aucun lien avec les missions qu'on souhaiterait leur confier.

Le quotidien cite, dans ce cadre, l'exemple de personnes diplômées en biologie et en météorologie qui sont aujourd'hui candidates à des postes au sein d’une délégation des droits de l'Homme. Dans cette même délégation, des candidats potentiels à des postes de responsabilité affirment ne pas pouvoir se présenter au concours, de peur d'être inscrits sur une liste noire. Ils disent également que les candidats à ces postes sont déjà désignés et devraient être nommés juste avant la fin du mandat de l'actuel gouvernement.

Assabah ne s'arrête pas là et cite dans son article d'autres cas tout aussi troublants. Il s'agit par exemple d'anciens responsables à la Direction en charge de la société civile qui sont devenus, du jour au lendemain, des directeurs au sein de la Délégation des droits de l'Homme. Parmi eux, figure d'ailleurs un proche d'El Habib Choubani, leader du PJD, président de région et ancien ministre. Diplômé en biologie justement, ce proche de Choubani devrait être nommé Directeur de la coordination et des droits de l'Homme. Alors que d'autres profils diplômés en droit commun, par exemple, et mieux habilités à occuper cette fonction, sont écartés. 

Pour rappel, le ministre en charge de la réforme de la fonction publique avait récemment proposé un projet visant à revoir les mécanismes de nomination aux hautes fonctions. Le projet, qui appelait à la création d’une instance indépendante chargée de définir les qualités dont doivent justifier les profils pour accéder à ce genre de poste, aurait pu être une solution pour empêcher les ministres du PJD de nommer les leurs à de hautes fonctions avant la fin de leurs mandats au sein du gouvernement. Mais ce projet n'a jamais réussi à voir le jour, du moins pas sous l’ère du gouvernement actuel que dirige… le parti de la Lampe!

Par Fayza Senhaji
Le 27/10/2020 à 18h43