Nizar Baraka veut se donner le temps qu’il faut pour former un bureau politique «propre et efficace», selon des militants de l’Istiqlal

Les cadors de l'Istiqlal, autour du secrétaire général Nizar Baraka, pendant le congrès national du parti, le 27 avril 2024. (Y.Mannan/Le360)

Le 01/07/2024 à 21h01

VidéoDeux mois après le 18ème Congrès de l’Istiqlal (majorité), le secrétaire général reconduit, Nizar Baraka, n’a toujours pas formé son comité exécutif de 34 membres pour la simple raison qu’il s’est donné le temps nécessaire pour sélectionner un commandement qui soit «efficace et propre».

Abdelilah Bouzidi, ex-membre du comité exécutif, qualifie de «normal» le retard pris par Nizar Baraka. Un autre militant, député à la Chambre des représentants a estimé sous le couvert de l’anonymat que le numéro un du parti de la Balance «veut mettre fin» à ce que l’on appelait avant le 18ème congrès, «les tiraillements» entre le courant de Hamdi Ould Errachid, l’homme fort de l’Istiqlal dans les provinces sahariennes et celui des adeptes de la doctrine bila hawada (littéralement «sans répit»), feuille de route du fondateur historique de l’Istiqlal, feu Allal El Fassi.

Il faut rappeler que ces tiraillements entre les deux blocs avaient fait craindre, il y a deux ans, une scission au sein du parti de l’Istiqlal. Selon notre source, Nizar Baraka est en train de tourner la page de ces déchirements en parvenant à un règlement à l’amiable qui tendrait à accorder au sein du bureau politique 8 sièges de membres sur 34 à l’aile de Ould Errachid, député et président de la municipalité de Laâyoune.

Il n’a pas été possible de confirmer cette information auprès de Nizar Baraka et de ses proches. En effet, plusieurs dirigeants istiqlaliens contactés par Le360 ont refusé de s’exprimer sur les tractations en cours en vue de la formation du comité exécutif. Ce qui est sûr, c’est qu’au moins 3 proches de Ould Errachid, selon le militant qui a parlé sous le couvert de l’anonymat, figureront au sein du prochain comité exécutif. Il s’agit de Ould Errachid d’abord, maire de Laâyoune, de Enaam Mayara, l’actuel président de la Chambre des conseillers et Rahal Rahali, ex-conseiller parlementaire et ex-membre du comité exécutif.

Il faut signaler que sur les 34 membres de son prochain cabinet, Nizar Baraka s’est attribué le droit d’en nommer personnellement quatre. D’après Abdalilah Bouzidi, un des rares hauts cadres de l’Istiqlal à s’être exprimé publiquement, les concertations de Nizar Baraka visent à permettre à celui-ci de composer une équipe «forte répondant aux critères». «Je ne pense pas qu’il y a des difficultés. Le SG a pris normalement son temps en vue de choisir et de consulter», a estimé Abdalilah Bouzidi, avocat et président de l’arrondissement du quartier de l’Agdal à Rabat.

Ce haut cadre a néanmoins balayé d’un revers de main les indications selon lesquelles Nizar Baraka et Ould Errachid seraient parvenus à un soi-disant accord. «À ma connaissance, le conseil national né du 18ème congrès a attribué à Nizar Baraka et à lui seul de former le prochain comité exécutif», a conclu Abdelilah Bouzidi.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 01/07/2024 à 21h01