Le passage de Hamid Chabat à la tête du parti de l’Istiqlal aura été certainement marqué d’une pierre noire dans les annales de cette vieille formation politique. En effet, le parti de Allal El Fassi est, à l’heure actuelle, quasiment en lambeaux. C’est dans ce cadre que son très probable futur secrétaire général, Nizar Baraka, a appelé les militants du parti à une mobilisation générale pour sauver l’Istiqlal de l’état de «léthargie» qui le caractérise actuellement et qui est en train de le consumer à petit feu, tant sur les plans organisationnel et politique, voire existentiel.
C’est le quotidien Al Ahdath El Maghribia qui, dans son édition du 18 juillet, rapporte ces propos, exprimés ce week-end à Casablanca lors d’une rencontre de communication avec certains militants et dirigeants du PI. L’ancien ministre istiqlalien et actuel président du Conseil économique, social et environnemental, soutenu par le président du Conseil régional de Lâayoune-Sakia El Hamra, Hamdi Ould Errachid, afin d’évincer Hamid Chabat, a vertement critiqué ce dernier.
Pour Baraka, jamais le parti de la Balance n’a connu un tel «isolement politique», dû surtout à une «mauvaise appréciation et à l’empressement irresponsable dans la prise de décision, qui se sont révélés par la suite erronés et inappropriés.» Il a appelé les Istiqlaliens à saisir l’occasion de la tenue du prochain Congrès national du parti en vue de rectifier le tir et réparer tous les torts qui ont failli conduire l’auguste formation politique à la faillite.
Optimiste quant à l’avenir du parti et son regain de vigueur, Nizar Baraka a accusé Chabat d’avoir mis en veilleuse toutes les institutions du parti dont aucune ne fonctionne plus, à part la commission préparatoire du prochain Congrès national du parti. Il lui a aussi adressé une mise en garde à peine voilée: le Congrès national du PI, a-t-il averti, doit se tenir dans les délais légaux prévus par la loi régissant les partis politiques. «Aucune perte de temps» ne sera plus tolérée, a tonné Nizar Baraka qui s’apprête à fermer la parenthèse Chabat et à reprendre le flambeau là où l’ont laissé Allal El Fassi, puis M’Hamed Bouceta et Abbès El Fassi.