Nasser Bourita appelle à protéger le partenariat Maroc-UE du harcèlement juridique dont il est la cible

Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, et Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, jeudi 5 janvier 2023, à Rabat.

Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, et Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, jeudi 5 janvier 2023, à Rabat. . fahd Rajil / Le 360

Le 05/01/2023 à 18h41

VidéoLe Maroc a saisi, jeudi 5 janvier 2023, l’occasion de la visite à Rabat du haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, pour dénoncer, une nouvelle fois, le harcèlement juridique qui vise le Maroc. Cet acharnement émane de ses adversaires, notamment le régime militaire d’Alger et ses acolytes du Polisario.

Depuis qu’il a pris ses fonctions en 2019, c’est la première visite officielle du haut représentant européen au Maroc. Lors d’un point de presse conjoint avec Josep Borrell, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est revenu sur les poursuites juridiques incessantes qui ciblent l’intégrité territoriale du Royaume, et par conséquent ses exportations à partir des Provinces du Sud.

Pour consolider le partenariat Maroc-UE, «il faut le protéger du harcèlement juridique», qui vise le Maroc, a déclaré Nasser Bourita, allusion indirectement faite au régime militaire d’Alger et à ses affidés qui intentent des procès fallacieux contre le Maroc et contre la légalité internationale.

«Ce partenariat de voisinage, de valeurs et d’intérêts fait face à un harcèlement juridique continu et à des attaques médiatiques qui n’épargnent pas les institutions européennes. Il faut protéger cette coopération des deux côtés. (…) Le partenariat d’aujourd’hui nécessite d’être rénové et enrichi. Le Maroc et l’UE y ont des intérêts», a-t-il martelé, devant son interlocuteur européen, qu’il a qualifié d'«ami du Maroc».

Nasser Bourita a rappelé le discours royal du 20 août 2022, prononcé à l’occasion du 69e anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, dans lequel le roi Mohammed VI a déclaré que la cause nationale est «le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international».

S’agissant de certains pays comptant parmi les partenaires du Royaume, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur le Sahara sont ambiguës, «Nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque», avait insisté le Souverain.

C’est à travers ce credo que «le Maroc continuera à juger ses relations avec ses partenaires», a précisé Nasser Bourita. Le Sahara est une affaire existentielle pour le Maroc, lui a répondu Josep Borrell.

Sur un autre chapitre, le ministre marocain est revenu sur le niveau et le contenu du partenariat avec l’Europe pour signifier qu’ils ont été «riches» en 2022 touchant différents aspects: économie, énergie, migration…

Pour enrichir ce partenariat déjà diversifié, le Maroc et l’Union européenne, a-t-il affirmé, vont programmer, dans le courant de cette année un «Conseil d’association» commun avec des formules novatrices afin d’«explorer les moyens pour un partenariat sécuritaire et stratégique et établir une coopération tripartite Maroc-UE, Maroc-UE-Moyen-Orient, Maroc-Afrique-UE». Les deux parties vont également mettre en place un projet de digitalisation renforcée.

Le haut représentant de l’UE a de son côté exprimé la même volonté d'aller de l'avant et a déclaré à ce sujet la «volonté d’élargir et d’approfondir le partenariat et de faire le nécessaire pour préserver son cadre juridique. (…) L’UE est un partenariat fiable du Maroc et le Maroc est le plus dynamique et le plus proche de nous».

Et de rappeler que «les deux tiers du commerce extérieur du Maroc se font avec l’Europe et plus de la moitié du volume des investissements étrangers au Maroc provient de l’Union européenne».

Sur le volet du soutien financier, Josep Borrell a indiqué qu’entre 2014 et 2020, le Maroc «a reçu une aide globale de 1,4 milliard d’euros. Durant la période 2021-2027, le Royaume recevra un montant de 1,6 milliard d’euros».

Le haut responsable de l’UE a d’autre part abordé le dossier de corruption qui viserait des membres de l’institution européenne en relevant qu’une «enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette question». Il a conclu en affirmant «avoir évoqué cette affaire avec le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères».

Le 05/01/2023 à 18h41