Le groupe parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) avait annoncé la suspension de sa coordination avec le PPS, le MP et le PJD au sujet de cette initiative. Ils ont justifié leur décision en reprochant au parti du Mouvement populaire son intransigeance, notamment la volonté de son secrétaire général, Mohamed Ouzzine, de présenter la déclaration sur la motion de censure lors d’une séance plénière.
«Nous avons été profondément déçus par ce communiqué, car au final, il a laissé une image très négative de l’opposition et de l’action politique en général», a déclaré le leader du PPS en marge d’un meeting partisan qu’il a présidé ce samedi après-midi à Taza, devant une salle comble.
«Cette image négative ne nous concerne pas», a affirmé avec force le leader du PPS, ajoutant que son parti «continuera, en toute circonstance, son rôle tant que nous sommes dans l’opposition, même de manière isolée. Cette majorité, ce gouvernement dans toutes ses composantes, sous la direction du chef du gouvernement, semble satisfaite et sereine car il n’y aura pas de moment fort de reddition de comptes ou de jugement». Le PPS «a démontré avec force qu’il portait le message de l’opposition au cours des derniers mois et il continuera à le faire, même s’il doit le faire seul».
Nabil Benabdellah a regretté qu’une première initiative (la commission parlementaire d’enquête) ait échoué, la qualifiant de purement personnelle et marginale, venant d’autres éléments de l’opposition. Le PPS, a-t-il précisé, avait adopté une position mesurée, fondée sur des arguments solides et visant à maintenir de bonnes relations entre les différentes composantes pour trouver un terrain d’entente. Concernant l’accord de principe sur la motion de censure, il a déploré la réapparition de préoccupations centrées sur la prise de parole et la lecture du texte, rappelant que dès le départ, le PPS n’avait aucune intention de s’exprimer ou de lire la motion.
Nabil Benabdellah a exprimé son regret en ces termes: «Malheureusement, une certaine tension est survenue, et nous considérions qu’il ne fallait pas rater cette opportunité. Aujourd’hui, nous observons l’attitude de certaines composantes de cette opposition». Il a ensuite affirmé que le PPS continuera d’assumer ses responsabilités envers les citoyens et le pays.
Devant un auditoire d’environ cinq cents militants venus de la région de Taza, le leader du PPS a saisi l’occasion pour critiquer vivement le gouvernement actuel, et plus spécifiquement son chef, Aziz Akhannouch. Il l’a accusé de n’avoir pas tenu ses dix engagements, notamment l’objectif d’une croissance de 4%, la création d’un million d’emplois, la sortie d’un million et demi de personnes de la pauvreté et de la précarité, ainsi que l’augmentation du taux d’emploi des femmes à 30%, un chiffre qui, selon lui, ne dépasse actuellement pas 18%.
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S’adressant à son auditoire, Nabil Benabdellah a déclaré: «Quand on ne peut réaliser, on ne peut promettre», évitant ainsi le terme « mensonge ». Il a ensuite tenu à clarifier certains points en rappelant que le RNI, parti d’Aziz Akhannouch, a participé «à tous les gouvernements depuis les années 1970», réfutant ainsi l’accusation selon laquelle le PPS serait resté inactif lors de ses précédentes participations gouvernementales.
«Cessez de dire cela, vous avez, en tant que RNI, participé à tous les gouvernements et dans celui-ci vous avez échoué», a affirmé Nabil Benabdellah. Son collègue, Rachid Hamouni, a ensuite pris la parole pour déclarer que 8 millions de personnes «ont été exclues» de la protection sociale en raison «du maudit indicateur». Il a alors exhorté les habitants de Taza à sanctionner ce gouvernement en «plaçant le bon bulletin dans l’urne».








