Mohand Laenser: «Je ne suis pas un zaim, et le Mouvement populaire est libre de choisir mon remplaçant»

Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire (MP).

Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire (MP). . DR

Revue de presseKiosque360. A la tête du Mouvement Populaire depuis trois décennies, Mohand Laenser est en passe de remettre le témoin à un remplaçant. Dans une interview au quotidien Assabah, dont est tirée cette revue de presse, Laenser assène certaines vérités sur «son» parti, qu’il dirige depuis 35 ans, mais qu’il refuse d’en être le «Zaim».

Le 04/01/2022 à 22h46

Mohamed Laenser estime que malgré son absence au sein du gouvernement actuel, un fait rarissime ces dernières décennies, le Mouvement Populaire reste un acteur principal sur l’échiquier politique national. Dans un entretien, paru dans les colonnes du quotidien Assabah du mercredi 5 janvier, cet énarque, aujourd'hui âgé de 79 ans, et qui dirige le parti de l’épi depuis trois décennies et démie après avoir occupé sous sa bannière une dizaine de portefeuilles gouvernementaux (ministre de l’Intérieur, d’Etat, de l’Agriculture, de l’Urbanisme…), estime que son parti a subi des coups bas, mais reste debout.

Selon lui, le MP, à l’instar de plusieurs autres partis, a vu nombre de ses cadres céder récemment aux sirènes de la transhumance. Mais les rangs du parti ne se sont pas non plus vidés car de nouveaux arrivant sont venus le renforcer. Les départs et les renouvellements des cadres sont donc, d'après Laenser, chose normale, surtout, dit-il, que «le MP n’est ni une caserne, ni une tour hermétiquement barricadée sur elle-même».

C’est pour cette raison qu’en réponse à une question sur ses réalisations en 35 ans à la tête du parti, Laenser estime que le principal acquis est celui d’avoir conservé au MP sa force constante, qui explique sa présence active et incontournable sur l’échiquier politique. Une force dont il revendique la paternité. En effet, Laenser rappelle que lorsqu’il avait pris les rênes du parti en 1986, ce dernier se trouvait en mauvaise posture et affaibli à cause des «mésententes profondes et la rupture qui existaient entre l’ancien secrétaire général, feu Mahjoubi Aherdane, et les plus hautes autorités du pays».

Autre réalisation: la réconciliation avec le pouvoir et l’unification des différents courants qui traversaient, voire divisaient le parti, c’est lui.

Revenant sur la situation actuelle, où le parti n’est plus aujourd’hui membre de la coalition gouvernementale, alors que lui-même a perdu son poste de président de région, Laenser estime qu’il reste fier du rendement du parti qui, même s’il n’est plus au gouvernement, reste présent au sein de tous les Conseils régionaux du pays..

Concernant le prochain secrétaire général du MP, Mohand Laenser a assuré que celui-ci sortira des urnes lors du prochain congrès du parti. A la question de savoir s’il s’agirait de Mohamed Ouzzine, que certains militants reprouvent au sein du parti, Laenser a répondu que jusqu’à présent aucun candidat à sa succession ne s’est manifesté, et qu’un communiqué officiel en ce sens sera publié en son temps avec les noms de tous les candidats. 

Enfin, et alors que le Mouvement populaire a toujours été désigné comme étant le «parti du Zaim», Laenser a refuté cette dénomination, assurant qu’il ne s’est jamais prévalu d’être un «Zaim» et qu’il est même contre ce titre car le MP est un parti géré par des institutions et non par un homme et une poignée de fiidèles.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 04/01/2022 à 22h46