Prévue le 22 novembre, la visite du roi Mohammed VI à Washington fait déjà la Une de la presse hebdomadaire à paraître ce week-end. A une semaine de "LA" rencontre entre le souverain et le président américain Barack Obama, les magazines décryptent les enjeux de cette invitation placée sous le signe du "rêve maroco-américain". Pour L’Observateur, "les relations entre le Maroc et les Etats-Unis sont appelées à se renforcer. La globalisation des échanges aidant, les deux pays pourraient devenir les catalyseurs des échanges transatlantiques pour rapprocher, plus que jamais, l’Afrique des Amériques". Un rapprochement que l'hebdomadaire qualifie de "stratégique", dans la mesure où il implique notamment "la coopération antiterroriste".
Eric V. Thompson, vice-président du Centre d’analyses navales, estime que les deux pays "apportent des capacités et des expériences complémentaires aux défis du terrorisme et de l’instabilité". Un point de vue qui s’accorde avec celui du directeur du Centre de l’Afrique au sein de l’Atlantic Council, J. Peter Phan, selon qui "la situation actuelle a renforcé les liens entre la criminalité et l’extrémisme dans le Sahel". Concernant le dossier du Sahara, cet expert, interpellé par le magazine, est d’avis que "Washington devrait réaffirmer sa politique de longue date de soutien à la proposition marocaine d’autonomie comme base pour une solution réaliste". Le dossier du sahara n'est pas le seul enjeu de cette rencontre. A en croire L’Observateur, "ls échanges commerciaux peuvent mieux faire". En dépit de l’accord de libre échange qui lie les deux pays, "les IDE américains sont peu présents au Maroc", constate le journal.
Que doit-on attendre ?
Maroc Hebdo s’interroge : "Que doit-on attendre de la rencontre Mohammed VI-Obama ?". Bien qu’il reconnaisse que "les deux pays adhérent à une vision commune du monde articulée autour de la démocratie, des libertés, de la paix et de la sécurité", l'hebdomadaire relève néanmoins une certaine "perception brouillée" qui fera certainement l’objet d’une "mise au net" entre les murs de la Maison Blanche. Pour le journal, "diverses affaires ont pu brouiller la perception" du "nouveau monde", face aux "réformes et aux chantiers entrepris par le royaume". "Telle séparatiste, tel journaliste, tel ou tel autre fait isolé", relève l’hebdomadaire qui estime que "cette incompréhension est encore plus problématique quand elle déborde et s’accroche à une question nationale de premier plan : celle du Sahara marocain". Qu’à cela ne tienne, comme le clame Maroc hebdo : "nul doute qu’Obama, qui va avoir son premier contact personnel avec le roi Mohammed VI, ne manquera pas d’être réceptif à l’argumentaire et aux plaidoyers du souverain".
Après tout, comme le souligne Challenge, "les grandes esprits se rencontrent". Et ce n’est pas qu’une métaphore. "Le Maroc et les Etats-Unis ont des relations historiquement profondes, une vision stratégique identique". Bref, "les deux chefs d’Etat ont un style très proche", conclut le support. Une chose est sûre : la rencontre entre le roi Mohammed VI et Obama est une occasion d'or pour remettre les pendules à l'heure concernant plusieurs dossiers stratégiques pour le Maroc et suivis de près par l'administration américaine notamment ceux relatifs au Sahara et aux droits de l'homme.