Médina de Fès: colère royale après le retard pris dans les travaux de rénovation

Visite du roi Mohammed VI du chantier de restauration de Borj Sidi Bounafae, en 2014.

Visite du roi Mohammed VI du chantier de restauration de Borj Sidi Bounafae, en 2014. . MAP

Revue de presseKiosque360. Les travaux de réhabilitation de l’ancienne médina ont encore pris du retard. Cela a déjà valu une colère royale aux responsables du projet et à certains ministres. Aujourd’hui, une Commission spéciale a été envoyée sur place pour inspecter, de nouveau, l'état des chantiers.

Le 15/04/2016 à 23h39

Les responsables de la ville de Fès sont sur le gril. Que ce soit à la wilya, à la commune, à l’ADER (Agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de Fès) ou aux services extérieurs des départements de l’Habitat, tous ont déjà fait l’objet d’une colère royale et ne savent plus à quel saint se vouer, affirme le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 16 et 17 avril.

Et pour cause, les travaux de réhabilitation de l’ancienne médina accusent encore un retard considérable et, surtout, non justifié. Les responsables sont en mode «alerte générale» depuis qu’une haute commission, chargée d’inspecter l’évolution des travaux de réhabilitation de la médina, a débarqué en ville, mercredi dernier.

Les membres de la Commission se sont directement rendus sur les lieux et ont arpenté les ruelles et impasses de la médina pendant au moins trois heures pour s’enquérir, de visu, de l’avancement très lent de ces travaux par rapport aux prévisions, rapporte le journal.

27 projets de réhabilitation concernésIl s’agit de quelque vingt-sept projets de réhabilitation dont le coup d’envoi a été donné par le roi en 2013. Et lors d’une visite royale, en 2014, le souverain a constaté, sur place, que les travaux n’avançaient pas selon l’échéancier fixé. Ce qui a valu une première colère royale aux responsables de la ville. Colère qui s’est même étendue, à l’époque, à certains membres du gouvernement, dont entre autres, les ministres de l’Habitat, de la Culture et de l’Intérieur.

Un Comité de suivi a alors été mis en place et, après des réunions marathon, les différents intervenants se sont engagés à débloquer leurs parts respectives dans le financement de l’opération. Cette mobilisation générale est, toutefois, tombée peu après avec la publication, par l’ADER, d’un communiqué de presse dans lequel elle expliquait que les monuments, les constructions et autres édifices anciens ou à caractère historique concernés étaient en phase finale de réhabilitation et de restauration.

Aujourd’hui, les mêmes responsables de la ville ont toutes les raisons de s’inquiéter une nouvelle fois. Cette visite de la Commission intervient, en effet, alors que le roi est actuellement en visite dans la capitale spirituelle.

Tourisme spirituel et culturelLe projet de réhabilitation de l’ancienne médina devrait renforcer le rayonnement de la ville et augmenter son potentiel touristique en tant que destination de tourisme spirituel et culturel. Il porte, en plus de la réhabilitation de l’ancienne médina, sur la restauration de plusieurs monuments, édifices et constructions historiques.

Les interventions dans le cadre de ce programme concernent également près de 4.000 logements menaçant ruine, dont 1.729 présentent un danger réel pour les habitants.

Le retard enregistré dans le déroulement du programme est à imputer, selon les responsables du projet cités par le journal, aux différents facteurs exogènes pour la plupart. Ils citent, entre autres causes du retard, la complexité des procédures administratives, la difficulté d’accès aux sites concernés, la rareté des matières premières, notamment le bois de pin nécessaire pour la restauration des édifices historiques et, enfin, les intempéries. 

Par Amyne Asmlal
Le 15/04/2016 à 23h39