Maroc-Palestine dans les archives de la CIA

Yasser Arafat, Hassan II et ses deux fils. . DR

Revue de presseKiosque360. Les Marocains ont toujours soutenu le peuple palestinien. Les archives de la CIA recèlent beaucoup de renseignements sur le sujet. Les détails.

Le 21/05/2021 à 21h02

Les Marocains ont beaucoup fait dans l’ombre pour les Palestiniens. Les archives de la CIA en témoignent. Le Royaume a également reçu de nombreux coups de poignard au nom de la question palestinienne. L’appui du Maroc aux Palestiniens et l’engagement des Marocains pour la défense d’Al-Qods et de la Palestine dans sa globalité, remontent à très loin dans l’Histoire, note le quotidien Al Akhbar dans son dossier consacré à ce sujet dans son édition du 21 au 23 mai.

C’est vers le XVIIe siècle que les pèlerins marocains ont pris l’habitude de faire escale dans la ville sainte, après avoir accompli le Hajj. Nombre d’entre eux ont préféré s’y installer définitivement et y mener leurs activités commerciales. C’est ce qui explique le nom de la Porte du Maroc et du quartier des Marocains à Al-Qods, précise le quotidien. Plus tard, au XIXe et au début du XXe, des pèlerins marocains ont été recrutés, à la fin du rituel du pèlerinage, à Médine ou à la Mecque, pour aller combattre aux côtés des Palestiniens contre les Ottomans puis contre les Français et les Anglais. 

Plus récemment, qui a pu oublier les sœurs Bradley, Nadia et Ghita, parties combattre avec les Palestiniens aux débuts des années 70. Pour beaucoup de Marocains, à moins d’être amnésique ou d’avoir subi un lavage de cerveau idéologique, les deux sœurs incarnent le militantisme pro-palestinien engagé. En réalité, explique le quotidien, au lendemain de la défaite arabe de 1967, beaucoup de jeunes Marocains ont arrêté leurs études universitaires et sont partis en Palestine pour combattre contre Israël. Nombre d’entre eux y ont péri, souligne le quotidien.

Sur le plan officiel, poursuit le quotidien, citant des rapports de la CIA, les occasions où le chef de l’OLP, Yasser Arafat, a pu trouver appui et soutien moral et financier auprès du Maroc sont innombrables. Dans l’un de ces cas, Yasser Arafat s’est vu promettre par Kadhafi et le président égyptien un soutien financier conséquent. C’était en 1986, mais au moment de passer à la caisse, les deux chefs d’Etat ont tout simplement fermé leurs portes au leader de l’OLP. Kadhafi a refusé de le recevoir et Hosni Moubarak a invoqué un agenda chargé. Le responsable palestinien s’est donc adressé à feu Hassan II. Bien que le Maroc n'ait programmé aucune visite d'Arafat, le défunt roi l’a quand même reçu à Skhirat pendant quelques heures.

Quelques jours plus tard, l’OLP a pu recevoir les aides nécessaires du Maroc d’abord, puis, grâce à un appel téléphonique de Hassan II, de la Jordanie et de l’Arabie Saoudite. Selon le document de la CIA, Yasser Arafat avait qualifié à plusieurs reprises, lors de ses entretiens avec les chefs d’Etat, feu Hassan II de «sauveur». En effet, quand il s’adressait à lui en dernier recours, après que toutes les portes lui aient été fermées, il trouvait toujours un appui.

Les archives de la CIA nous apprennent également, poursuit le quotidien, comment plusieurs pays, notamment la Syrie, la Libye, l’Egypte dans un premier temps, et surtout l’Algérie, ont comploté contre le Maroc en utilisant justement la question palestinienne. D’après ces documents, l’Algérie et les hommes de Kadhafi ont tenté à plusieurs reprises durant les années 70 de recruter des jeunes membres de l’OLP, à Paris, pour les envoyer combattre contre le Maroc, après leur avoir fourni des armes. Bien sûr, les jeunes de l’OLP ont évidemment refusé de participer à ce complot.

L’on se rappelle aussi, note le quotidien, quelle a été la réaction de plusieurs pays arabes lorsque le défunt roi du Maroc a reçu l’ancien Premier ministre israélien, Shimon Peres, en même temps que Yasser Arafat à Ifrane, en 1986.

Par Amyne Asmlal
Le 21/05/2021 à 21h02