Le Parti du progrès et du socialisme (majorité), dont le comité central est en conclave ce week-end à Bouznika, propose un bref moratoire sur le débat relatif à l'âge de mariage des mineurs. L'âge actuel est fixé officiellement à 18 ans. Le PPS s'attache à ce plafond pour le mariage des jeunes filles, alors que d'autres partis comme le PJD, son allié et chef de file du gouvernement, veulent réduire cet âge en donnant aux juges le soin de le fixer à 16 ou 17 ans. "Cette loi en discussion intéresse toute la société. Un texte capital pour lequel nous voulons obtenir un consensus", a tenu à préciser à Le360 Rachid Rokbane, président du groupe du PPS à la Chambre des représentants. "Le PPS est intransigeant quant à ses principes, mais accepte les divergences de vue et les positions différentes au sein même de l'alliance. On ne peut être d'accord sur tous les sujets", a-t-il affirmé en référence au PJD.
Le CNDH interpellé
Rachid Rokbane apporte une clarification de taille. "La proposition de fixer l'âge du mariage des jeunes filles n'émane pas du PPS. Son auteur est l'USFP, plus précisément le groupe fédéral socialiste de la Chambre des conseillers. Elle a déjà été votée par cette institution en fixant à 16 ans les prérogatives des juges", selon Rokbane, qui est également membre du bureau politique du PPS. "Cette loi vient d'atterrir au sein de la Chambre des représentanrts où le PPS, parti progressiste, veut tempérer le débat afin d'arriver à un consensus. Nous avons demandé l'avis du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), nous attendons sa réponse. L'Istiqlal ne veut rien entendre, il demande de passer outre et voter. J'espère que tous les partis arriveront à un consensus sur ce point sensible", a conclu le responsable du PPS.
