Le torchon brûle de nouveau entre les partis membres de la coalition gouvernementale. Et cette fois, la guerre se joue entre l’Istiqlal et le PAM. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 23 et 24 décembre, le parti de Nizar Baraka, offusqué par des propos tenus à son encontre par un dirigeant du PAM, prépare sa riposte.
Entre-temps, le parti s’en remet au chef de la majorité, Aziz Akhannouch. A l’origine de la colère de l’Istiqlal, explique le quotidien, des propos de Samir Goudar, président du comité prétoire du prochain congrès du PAM. Lors d’une réunion à Casablanca, tenue dans le cadre des préparatifs de la grand-messe du parti, Goudar a minoré l’importance de l’Istiqlal au sein de la majorité. Il a également dénigré ses efforts au sein de la coalition gouvernementale.
Dans ce qui peut être considéré comme une immixtion dans les affaires internes d’un parti, Samir Goudar évoque ce qu’il considère comme un «échec» de l’Istiqlal à tenir son propre congrès. Cela fait deux ans que l’Istiqlal devait tenir son congrès national. Et aujourd’hui, il est clair qu’il est incapable de désigner une nouvelle direction, après l’arrivée à échéance de l’actuel secrétaire général Nizar Baraka.
Selon le président du comité préparatoire, poursuit Assabah, le PAM est le seul parti à avoir pu tenir son congrès à une date précise et dans les délais fixés par la loi. Certaines formations politiques, insiste-t-il, gèrent des affaires gouvernementales sans pour autant être capables d’organiser leur propre congrès dans les temps. Il fait ainsi allusion à l’Istiqlal.
Samir Goudar, que le quotidien présente comme successeur potentiel de Fatima-Zahra Mansouri à la tête du Conseil national au cas où cette dernière serait appelée à diriger le parti, a affirmé en ce sens qu’il est inconcevable qu’un parti qui gère des institutions et les affaires publiques soit incapable de tenir son congrès dans les délais fixés par la loi.
Il n’en fallait pas plus pour mettre l’Istiqlal en rogne. Des dirigeants du parti de la Balance, cités par le quotidien, se sont ainsi dit étonnés de voir un dirigeant d’un parti membre de la coalition gouvernementale s’attaquer de la sorte à un allié lors d’une rencontre interne et sans aucune raison valable.
Assabah va plus loin, et n’écarte pas que cet incident conduise à une dislocation dans les rangs de la majorité. Surtout que, toujours selon le quotidien, les Istiqlaliens seraient en train de préparer leur riposte, ciblant plus particulièrement certains dirigeants du PAM soupçonnés de corruption.
Citant cette fois des sources au sein même du parti du Tracteur, Assabah affirme que le secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi, aurait, lui aussi, été furieux contre cette sortie de Goudar. Il s’est d’ailleurs interrogé sur les raisons qui ont poussé ce dirigeant pamiste à tenir de tels propos lors d’une réunion interne du parti.