C’est un véritable mouvement de rébellion qui s’organise au sein de la mairie de Rabat. En effet, quelque 75 conseillers, sur les 86 que compte le Conseil de la ville, ont décidé de boycotter la session ordinaire du jeudi 5 octobre, une action qui se présente comme la première étape d’une démarche visant la destitution de la maire Asmaa Rhlalou, ont indiqué plusieurs élus contactés par Le360.
Comme dans un jeu d’échecs, le boycott de cette session, indiquent nos interlocuteurs, est orchestré par les conseillers dans le cadre d’une tactique en trois coups, destinée à pousser la maire à la démission. Ainsi, après ce premier boycott, les élus prévoient de récidiver lors de la prochaine réunion du conseil, programmée pour la semaine prochaine.
Lire aussi : Asmaa Rhlalou, maire de Rabat, en difficulté devant Aziz Akhannouch: est-ce le début de la fin?
Mais lors de la troisième et ultime session de rattrapage que la loi instaure, la majorité des conseillers ont décidé de participer à la réunion, mais avec l’intention affichée de voter massivement contre le budget de la ville. Une décision qualifiée du «K.O. technique», qui «privera la maire des moyens lui permettant de gouverner au cours de l’année à venir».
«Nous allons mettre la présidente du conseil au pied du mur, pour qu’elle parte en dépit de son obstination à rester à la tête du conseil», a-t-on indiqué au sein du groupe d’élus du Rassemblement national des indépendants (RNI), qui s’est ouvertement désolidarisé d’Asmaa Rhlalou, issue du même parti. La même source affirme que la maire «a perdu non seulement la confiance des élus de son parti, mais également celle de Aziz Akhannouch», président du RNI et chef du gouvernement.
Lire aussi : Rabat: les explications d’élus qui se désolidarisent de la maire Asmaa Rhlalou
Selon des indiscrétions circulant au sein de la municipalité, Asmaa Rhlalou aurait essuyé une fin de non-recevoir de la part du Wali de la capitale, en réponse à sa demande de participer à une conférence en Suisse. Il n’a pas été possible de confirmer cette information auprès de la Wilaya de Rabat.
Pour rappel, la maire de Rabat est contestée depuis son arrivée à la tête de la municipalité en octobre 2021, autant par les conseillers de la majorité que par ceux de l’opposition, qui lui reprochent ses prises de décision «unilatérales et intempestives». Affaire à suivre.