Cela ressemble aux prémices d’une scission au sein de la majorité qui dirige le Conseil de la ville de Rabat. La Société de développement local «Rabat Parking», où siègent des membres influents des partis de la majorité, voit les démissions s’enchaîner, ce qui présage d’une ambiance tendue au Conseil de la ville.
C’est en tout cas la lecture que fait Al Akhbar qui, dans son édition du vendredi 3 mars, rapporte la démission d’Adib Benbrahim et Omar Sibawayh, qui occupaient respectivement les postes de président du comité d’audit et de membre du conseil d’administration de «Rabat Parking».
Selon les sources du journal, ces démissions vont à l’encontre de la vision de la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, dont l’époux préside le Conseil d’administration de cette SDL. Pour les mêmes sources, ces deux démissions menacent sérieusement la cohésion de la majorité au sein du Conseil de la ville, vu qu’elles n’ont à aucun moment été discutées entre les trois partis qui la forment.
Comme précise le journal, Adib Benbrahim est un élu du PAM, tandis que Omar Sibawayh représente l’Istiqlal. D’ailleurs, ces deux partis sont majoritaires au sein du Conseil de la ville, mais une alliance les lie au RNI comme c’est le cas au sein du gouvernement.
En fait, si Al Akhbar et ses sources parlent de menaces sur cette alliance, c’est à cause de la démission de l’élu istiqlalien. Ce dernier occupait un poste particulièrement stratégique au sein de la société de développement local, et la maire avait, semble-t-il, porté ses espoirs sur le comité qu’il présidait afin de mettre à nu certaines pratiques dont aurait souffert «Rabat Parking» lors de la précédente mandature. Lors de cette dernière, la Cour régionale des comptes avait, en effet, soulevé des dysfonctionnements dont il fallait s’assurer.
Par ailleurs, ces démissions interviennent également dans un contexte marqué par l’annonce du retour des «sabots» sur les aires de stationnement de la capitale. Et c’est justement à «Rabat Parking» que cette mission devrait être confiée. Or la décision ne fait pas l’unanimité. Pour certains, cette mesure n’aurait pour motivation que de cacher les déséquilibres financiers dont souffre le Conseil de la ville et qu’il s’agit du moyen le plus facile pour renflouer les caisses.