L’USFP secoué par une nouvelle vague de démissions

Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires.

Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

Revue de presseÀ peine mis en place après le douzième congrès, le nouveau bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) fait face à une série de démissions et à des signaux de désaffection de plusieurs figures électorales. Entre tensions internes, recompositions partisanes et critiques sur le poids politique de la nouvelle direction, le parti entame une phase délicate à l’approche des prochaines échéances électorales. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 17/12/2025 à 18h30

Immédiatement après la formation du nouveau bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires, une vague de démissions et de gels de responsabilités a commencé à secouer le parti. Ce climat de tensions internes s’inscrit dans la continuité de décisions prises avant même la tenue du douzième congrès, notamment la démission de Jaouad Chafiq de ses fonctions au sein du secrétariat régional du parti à Fès. Depuis, d’autres départs sont en préparation et devraient parvenir au siège central de l’USFP à Rabat dans les prochains jours, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 18 décembre.

Parmi les démissions déjà actées, figure celle de Mohamed Boudrar, secrétaire régional du parti dans la région de Guelmim-Oued Noun. Ce dernier a choisi de quitter ses fonctions après s’être retrouvé écarté du cercle du bureau politique, alors qu’il en avait pourtant intégré les rangs peu après son ralliement à l’USFP, en provenance du Parti authenticité et modernité (PAM). Cette mise à l’écart semble avoir cristallisé un malaise plus large au sein des structures régionales du parti.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, plusieurs figures électorales de l’USFP s’apprêtent à changer d’affiliation politique dans les jours à venir. Ces cadres seraient en discussions avancées avec le PAM ainsi qu’avec le Mouvement populaire, notamment dans les régions du Nord et de l’Oriental. Ces négociations expliqueraient la prise de distance progressive de ces responsables avec l’USFP lors des récentes échéances organisationnelles, y compris le dernier congrès national.

Parallèlement à ces remous, le conseil national du parti s’est réuni samedi dernier à Rabat et a validé la liste des membres du nouveau bureau politique. Cette instance dirigeante compte désormais 55 membres, tandis que Mustapha Aâjab a été élu président du conseil national, complétant ainsi la mise en place des nouvelles structures issues du congrès. La réunion a été marquée par une forte présence de responsables syndicaux et de cadres du parti, dont le secrétaire général de l’organisation de la jeunesse, Fadi Assraoui, ainsi que des représentants du groupe parlementaire à la Chambre des conseillers et du syndicat de l’enseignement supérieur.

D’après des sources issues de l’USFP, la nouvelle équipe dirigeante se caractérise davantage par un critère de loyauté envers la direction que par le poids électoral de ses membres, à l’exception de quelques figures disposant d’un ancrage électoral notable, comme le président du groupe parlementaire à la Chambre des représentants Abderrahim Chahid, ou encore les députés Idriss Mehdi Alaoui, Mehdi Fatmi, Abdelhaq Amghar et Idriss Chtaybi, la majorité des membres du bureau politique ne bénéficie pas d’une influence électorale significative.

La constitution de cette direction s’est faite, comme prévu, sur proposition du premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, qui a soumis une liste incluant notamment Abdelkrim Benatiq et Soufiane Khayrat. Le retour de certaines figures historiques et de responsables issus de la jeunesse de l’USFP a été présenté comme une tentative d’ouverture sur différentes sensibilités du parti. Le bureau politique intègre également pour la première fois une représentation des chambres professionnelles, avec la présence de Hassan Sakhy, président de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région de Rabat-Salé-Kénitra, ainsi qu’un nombre accru de femmes.

Malgré cette diversité apparente, plusieurs analystes estiment que l’USFP reste confrontée à un déficit de leaders disposant d’un poids électoral réel. Cette faiblesse pourrait contraindre le parti à s’appuyer sur des notables locaux et des alliances tactiques en vue des prochaines échéances électorales, dans une année décisive où l’USFP ambitionne de retrouver une place plus influente sur la scène politique nationale et de se positionner pour une éventuelle participation à la gestion gouvernementale.

Par La Rédaction
Le 17/12/2025 à 18h30