L’Observatoire national des études stratégiques rappelle à Madrid les crimes impunis du Polisario

Brahim Ghali, le chef du Polisario.

Revue de presseL’Observatoire national des études stratégiques interpelle le gouvernement espagnol afin qu’il ouvre une enquête approfondie sur les attaques meurtrières perpétrées par les milices du Polisario contre des bateaux civils espagnols dans les années 1960-1980. Une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 17/08/2025 à 20h38

L’Observatoire national des études stratégiques a solennellement appelé le président du gouvernement espagnol, ainsi que plusieurs ministres, à diligenter une enquête approfondie sur les attentats terroristes commis contre des navires battant pavillon espagnol entre les années soixante et quatre-vingt du siècle dernier. Ces embarcations, transportant des pêcheurs espagnols et marocains, furent lâchement prises pour cible par les milices du Polisario, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 18 août. Dans une missive adressée aux autorités espagnoles, l’Observatoire révèle que ces attaques ont entraîné plus de 300 morts, des dizaines de blessés, ainsi que l’enlèvement et la séquestration de nombreux autres dans les sinistres camps de Tindouf.

Les assaillants auraient employé des armes lourdes, relevant ainsi de la définition internationale des actes terroristes. Ces exactions, qui illustrent la nature violente du Polisario depuis sa création, confortent les appels internationaux en faveur de son classement comme organisation terroriste. Par ailleurs, les dirigeants de cette milice entretiendraient des liens avérés avec des groupes jihadistes opérant au Sahel et au Sahara, notamment Al-Qaïda et Daech. L’Observatoire rappelle notamment l’attaque du navire Cruz Del Mar en 1978 au large de Dakhla, qui coûta la vie à cinq marins espagnols, ainsi qu’un autre assaut en 1980 où l’équipage entier fut torturé puis exécuté.

En 1985, un bateau fut bombardé au canon, causant morts et blessés, avant que les survivants ne soient kidnappés et emmenés en Algérie, où ils furent finalement libérés. Si l’Espagne a officiellement reconnu ces tragédies en les inscrivant parmi les victimes du terrorisme, aucune enquête politique n’a été menée pour établir les responsabilités. Une inertie qui, selon l’Observatoire, traduit une forme de complaisance coupable, contraire aux principes de justice et de lutte contre l’impunité. Ces massacres, loin d’être des accidents, constituent des crimes de guerre au regard des conventions de Genève, ciblant délibérément des civils.

«Pourtant, l’indifférence des autorités contraste avec l’indignation persistante des populations des îles Canaries, où des marches commémoratives réclament encore reconnaissance et réparation pour les familles des victimes», note Al Ahdath Al Maghribia. Par ailleurs, Madrid a récemment déjoué, en 2024, un projet d’attaque terroriste à Majorque, orchestré par une militante pro-Polisario visant le Maroc. Ces événements, ajoutés à l’enlèvement en 2025 d’un Espagnol dans le sud algérien, retrouvé dans une zone malienne sous emprise jihadiste, confirment les connexions dangereuses entre le Polisario et les réseaux terroristes transfrontaliers.

Par Hassan Benadad
Le 17/08/2025 à 20h38