Une exposition de photographies dédiée à l’histoire du Parlement depuis sa création a été inaugurée le mercredi 17 janvier par Rachid Talbi El Alami, président de la Chambre des représentants, qui était accompagné de son homologue de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara. Mustapha Baïtas, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a également participé à cette commémoration qui a été dominée par le message royal, lu par Rachid Talbi El Alami, dans lequel le Souverain a rappelé que «le Maroc est un pays précurseur dans la constitutionnalisation de la démocratie participative».
L’attention des participants a été retenue par l’initiative royale d’adopter un pacte déontologique pour moraliser la vie politique et législative. La proposition a été chaleureusement saluée par les députés et les conseillers parlementaires des diverses tendances politiques, y compris par celles dont des membres, parlementaires ou élus locaux, viennent d’être déchus de leur mandat ou incarcérés pour des crimes de corruption, d’escroquerie ou de trafic de drogue.
Dans le message adressé au Parlement à l’occasion du 60ème anniversaire de sa création, le roi Mohammed VI a évoqué «la moralisation de la vie parlementaire», soulignant l’importance de «redoubler d’efforts afin que la démocratie représentative institutionnelle puisse se hisser au niveau que Nous lui souhaitons et qui ferait honneur au Maroc par l’adoption d’un code déontologique qui soit juridiquement contraignant pour les deux chambres de l’institution législative».
Interrogés à cette occasion par Le360, des parlementaires, dont ceux du Parti authenticité et modernité, ont reconnu, alors que l’affaire dite du «Malien» défraie la chronique, que les composantes du pouvoir législatif doivent se montrer exemplaires et se prévaloir d’honnêteté et d’intégrité. De son côté, le député du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) Ahmed El Abadi a estimé que l’adoption du code de déontologie doit «concerner le domaine politique en général, et ne pas se limiter uniquement à son adoption dans le règlement intérieur de la Chambre des représentants». Une vision également partagée par Nabila Mounib, députée et ex-secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU, opposition).
La commémoration a été aussi marquée par la tenue de plusieurs conférences thématiques animées par des spécialistes. Parmi ces derniers, Jaouad Nouhi, professeur de droit public à l’Université Mohammed V de Rabat, a mis l’accent sur le rôle du Parlement dans l’exercice de la démocratie, se déclarant convaincu que le pouvoir législatif au Maroc, comme instrument de contrôle du gouvernement, suivra la voie de la consolidation de la démocratie participative. Les thèmes développés lors de cette journée ont été notamment axés sur le bicaméralisme, le rapport entre les pouvoirs exécutif et législatif et l’évaluation des politiques publiques. À cette occasion, un hommage a été rendu aux deux anciennes députées Badiaa Skali, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et Latifa Bennani Smirès, du Parti de l’Istiqlal.