L’ex-ministre et ancien président du Conseil municipal de Kénitra, Aziz Rabbah, a été la cible d'une foule qui l’a hué et fustigé après l’élection du nouveau maire. Les habitants, qui l’attendaient à la sortie du siège de la municipalité, l’ont conspué en lui reprochant, violemment, sa mauvaise gestion de la ville. La population a notamment souffert le martyr avec la crise du transport urbain et l'immobilisation du parc des bus qui ont privé des employés de deux ans de salaire.
L’ex-maire a eu du mal à se frayer un chemin à travers cette foule hystérique et ne doit son salut qu’à l’intervention des forces de l’ordre, qui l’ont escorté jusqu’à sa voiture. C’est terrible, mais l’ex-ministre et membre influent du secrétariat général du PJD, qui a longtemps sous-estimé la colère des Kénitréens, est sorti par la petite porte.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que, même lorsqu’il a pu regagner sa voiture, Aziz Rabbah a été bombardé d’insultes par des habitants en colère contre sa gestion désastreuse des affaires de la ville. En revanche, des jeunes et des moins jeunes ont exprimé leur grande joie de voir la fin de ce «cauchemar PJDiste» qui s’était accaparé Kénitra, avant d’être évincé par un vote de sanction. Le verdict populaire a été on ne peut plus sévère, alors même que Rabbah n’avait cessé de pavoiser et de clamer haut et fort qu’il allait remporter la majorité pour la troisième fois aux élections communales.
Les six conseillers communaux du PJD sont sortis la tête basse du siège de la municipalité, après l’élection d’Anas El Bouanani à la tête du Conseil communal de Kénitra. Les partisans du parti islamiste ont été consternés par cette défaite cuisante, tandis que ceux de la coalition (RNI, PAM, PI) ont fêté dignement cette victoire historique.