Nouvel épisode de tension entre le gouvernement et certains syndicats de l’enseignement. Ces derniers ne comptent pas laisser passer le nouveau statut unifié sans protestation et, surtout, sans que le gouvernement n’y apporte des modifications. Au moins une dizaine de représentations du secteur, réunies dans le cadre d’une commission de coordination nationale, menace d’une grève ouverte si le texte est maintenu tel qu’il est.
Dans son édition du mercredi 4 octobre, Al Akhbar rapporte que ces syndicats considèrent le nouveau statut, qui a récemment été adopté en Conseil du gouvernement, comme un pas en arrière, avec ses dispositions «illégales». Les représentants des professionnels du secteur considèrent aussi que le nouveau texte se contente de gérer le parcours professionnel des enseignants, en évitant toutes les revendications exprimées par le passé. Les syndicats vont encore plus loin en affirmant que le nouveau statut unifié ne règle pas la problématique épineuse des contractants, et va même jusqu’à entériner cette pratique en lui donnant de nouvelles dénominations.
Toujours d’après Al Akhbar, les représentations professionnelles s’en prennent aujourd’hui directement au ministère de tutelle, qu’elles considèrent comme responsable de la situation. Pour elles, la tutelle gère les problématiques du secteur en ne tenant compte que des aspects budgétaires et financiers, alors que les revendications des enseignants sont, selon elles, des plus légitimes. Les syndicats ne se disent d’ailleurs pas contre un statut unifié, mais à condition que celui-ci soit équitable et motivant pour les fonctionnaires de l’éducation. Sur ce volet, il est déploré que l’approche suivie encore aujourd’hui par les pouvoirs publics en matière de gestion budgétaire du secteur se base sur plusieurs aspects, à l’exception de l’amélioration des conditions sociales des enseignants.
Dans le même registre, une source syndicale citée par le quotidien rappelle que le nouveau statut unifié a fait l’objet de longs débats, qui ont duré plus de huit mois, entre les parties prenantes. Un accord avait dans ce sens été conclu avec certaines représentations syndicales le 14 avril dernier, et sur cette base que le texte a été élaboré. Or, plusieurs autres représentations ont déjà fait part de leur refus des modalités de cet accord, à cause de certaines dispositions inclus dans le texte. La source syndicale cite en exemple le plafonnement de l’âge d’accession à la profession à 30 ans, qui est pour beaucoup un moyen de fermer la porte devant les jeunes à peine plus âgés. Pour ce qui est de la contractualisation, la même source explique qu’elle n’a pas vraiment été aboli dans le nouveau texte, mais est finalement présentée sous une nouvelle définition, à savoir «le recrutement régional». Ceci sans parler des nouvelles tâches qui devraient incomber au personnel administratif et que beaucoup jugent abusives.
Ce ne sont là que des exemples des innombrables critiques adressées aujourd’hui à la tutelle concernant le statut unifié. Et à défaut d’une unanimité sur le sujet, il semble que son entrée en vigueur effective sera accompagnée d’encore plus de tension entre le gouvernement et les syndicats réfractaires.