À peine installé, le nouveau ministre de la Santé, Amine Tahraoui, saura-t-il dissiper les fortes tensions sociales dans les hôpitaux du Royaume, avant la grève annoncée pour les jeudi 7 et vendredi 8 novembre prochains?
À l’exception des services des urgences et des réanimations, cette grève générale, qui concerne l’ensemble des hôpitaux du Royaume, est initiée par les syndicats signataires des accords conclus le 23 juillet 2024.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 4 novembre, une coordination des principaux syndicats du secteur de la santé explique ce nouvel appel à la grève par des mesures prévues dans le Projet de loi de finances 2025, en contradiction avec les dispositions prévues dans cet accord, dont la première d’entre elles.
Cette disposition prévoit le maintien du statut de fonctionnaires et la centralisation des salaires.
Des courriers administratifs urgents, explique le quotidien, auraient d’ailleurs été transmis à ce propos au ministre de la Santé, sans qu’une réponse ne leur ait encore été donnée.
Al Ahdath Al Maghribia précise que les syndicats représentant les médecins et professionnels de la santé sont «surpris du silence observé par le ministère de la Santé, malgré l’urgence du sujet».
De plus, ils craignent «que ce soit un avant-goût de la position que compte désormais adopter le gouvernement face aux dossiers du secteur de la santé, surtout depuis le dernier remaniement, qui a amené un nouveau ministre à la tutelle du secteur».
La coordination syndicale qui appelle à ce mouvement de grève dit «espérer que ce comportement du ministère face à ses doléances n’est pas un signe d’une absence de volonté politique, pour répondre aux problématiques du secteur et pour la préservation des acquis et des droits de ses fonctionnaires».
Par ailleurs, en plus de ce mouvement de grève, les syndicats comptent organiser, le jeudi 7 novembre prochain, une conférence de presse au cours de laquelle leur situation sera précisément décrite, de même que «les motivations qui ont poussé à l’organisation de cette grève» seront expliquées.
C’est là, indique Al Ahdath Al Maghribia, «sans nul doute un moyen de prendre l’opinion publique à témoin de cette nouvelle tension sociale avec le ministère, et une occasion de se dédouaner des conséquences que peut avoir ce débrayage sur l’accès des citoyens aux soins».
D’ailleurs, ajoute le quotidien, «les syndicats ont déjà fait savoir que le gouvernement portait la responsabilité des conséquences que pourraient avoir leurs mouvements de protestation sur l’offre de soins, et ce en raison du non-respect des engagements pris ultérieurement».
Au cours de cette conférence prévue pour jeudi prochain, annonce Al Ahdath Al Maghribia, «la coordination devrait également annoncer l’organisation de plusieurs sit-ins devant les représentations régionales du ministère de la Santé, avant la tenue d’une grande marche nationale pour faire entendre sa voix».