Les sœurs du Souverain à l’Élysée: la symbolique d’une réception

Les princesses Lalla Meryem, Lalla Asmae et Lalla Hasnaa avec Brigitte Macron, Première dame de France, le lundi 19 février au Palais de l’Elysée.

Revue de presseLes ponts entre Rabat et Paris sont bel et bien rétablis. Que cela ait dernièrement transparu à travers des déclarations d’officiels des deux côtés, c’est bien. Mais quand ce sont des actes concrets et de très haute portée symbolique qui le confirment, matérialisés par le déjeuner organisé hier, lundi 19 février 2024 au palais de l’Élysée en l’honneur de membres de la famille royale, en l’occurrence les princesses et sœurs du roi Mohammed VI, cela indique que les relations maroco-françaises ont repris de plus belle leur cours historique. Une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 20/02/2024 à 20h35

La très silencieuse crise maroco-française, qui couvait depuis plus de deux années, est désormais derrière nous. C’est ce message fort qu’a voulu transmettre, à travers un geste symbolique, mais très significatif, le couple présidentiel français, en organisant lundi dernier au palais de l’Élysée un déjeuner en l’honneur des princesses Lalla Meryem, Lalla Asmae et Lalla Hasnaa, sœurs du roi Mohammed VI.

C’est Brigitte Macron qui a offert ce déjeuner, auquel le président Emmanuel Macron a assisté, le temps de souhaiter la bienvenue aux princesses, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 21 février 2024, ajoutant que cette rencontre de haut niveau s’inscrit dans la continuité des relations maroco-françaises, tout en rappelant que le Roi Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron ont récemment eu un entretien téléphonique.

La présence des princesses à l’Élysée, sur hautes instructions royales, où elles été reçues avec les honneurs dûs à leur rang, confirme que les ponts sont bien rétablis entre Rabat et Paris.

D’ailleurs, de nombreux signes avant-coureurs ont montré, ces dernières semaines, un retour graduel à la normale des relations entre Rabat et Paris. À commencer par les multiples déclarations en ce sens d’officiels français de haut rang, dont le nouveau chef de la diplomatie française et l’ambassadeur de France à Rabat.

En effet, Stéphane Séjourné, nouveau ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a assuré qu’il allait s’attacher à déployer tous les efforts nécessaires, comme l’a instruit Emmanuel Macron en ce sens, en vue de faire revenir les relations maroco-françaises à leur cours habituel.

Dans une déclaration au quotidien français Ouest-France, Stéphane Séjourné a affirmé que depuis sa nomination, le 12 janvier dernier, il n’a cessé de prendre contact avec les autorités marocaines en vue de dissiper les malentendus.

Pour sa part, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a déclaré sans ambages, le 17 février dernier, concernant le dossier du Sahara marocain, qu’«il serait totalement illusoire, irrespectueux et stupide de considérer qu’on va construire ce que j’espère qu’on arrivera à construire, brique après brique, pour le bonheur de nos deux nations et quelques autres voisins, sans clarifier ce sujet, dont tout le monde à Paris connaît et reconnaît le caractère essentiel pour le Royaume, hier, aujourd’hui et demain».

Cette déclaration, faite à la faculté de droit de Aïn Chock, a, selon Al Ahdath Al Maghribia, constitué un pas important dans le processus actuel de dégel des relations maroco-françaises, dégel auquel le Maroc a également contribué avec la nomination par le roi Mohammed VI, en novembre dernier, de Samira Sitail comme ambassadrice du Royaume à Paris, un poste vacant depuis plusieurs mois.

Surtout qu’au mois d’octobre précédent, la France a de nouveau voté en faveur de la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara, tout en apportant son soutien au plan marocain d’autonomie comme seule solution réaliste à ce conflit factice.

Last but not least, le rétablissement des ponts entre Rabat et Paris s’est matérialisé durant l’année 2023 par l’importante rencontre de coordination et de coopération sécuritaire qui a réuni, en décembre dernier à Rabat, Abdellatif Hammouchi, patron du pôle DGSN-DGST, et Nicolas Lerner, Directeur général de la sécurité intérieure en France.

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Par Mohamed Ould Boah
Le 20/02/2024 à 20h35