Le report d’une réunion sur la hausse des prix des carburants a provoqué une polémique entre la majorité et l’opposition au sein de la chambre des représentants. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 6 avril, que l’opposition a accusé la majorité gouvernementale de chercher à esquiver ce sujet après que l’Exécutif a décidé de reporter la réunion à une date ultérieure.
Les députés de l’opposition avaient demandé sa tenue, lundi dernier, pour discuter de ce dossier et connaitre les mesures prises pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, mais le gouvernement n’en a pas tenu compte. Ce qui lui a valu de vives critiques de la part des groupes de l’opposition qui ont dénoncé la manière avec laquelle le gouvernement gère ce dossier.
Ainsi, le président du groupe du PPS à la chambre des représentants, Rachid Hamouni a déclaré que: «le gouvernement a exploité l’article 103 du règlement intérieur pour reporter la réunion à une date ultérieure. Cela veut dire que le gouvernement se dérobe à son devoir de se présenter devant l’institution législative dans un moment critique caractérisé par des conditions économiques et sociales difficiles». Ce comportement, poursuit-il, laisse entrevoir un mépris pour les rôles du parlement et des représentants de la nation comme il démontre que le gouvernement manque de sens politique et de carence dans la gestion de la crise.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que les députés de la majorité ont répliqué à ces critiques en dénonçant une tentative de l’opposition d’exploiter à son profit le sujet de la hausse des prix des carburants. Pourtant, ajoutent-ils, le report de la réunion d’une commission est une mesure légale qui figure dans le statut de la chambre des représentants. Le quotidien Assabah traite le même sujet mais en évoquant le volet économique et notamment l’impact des différentes taxe sur le coût des carburants. C’est donc l’État qui en sort gagnant puisque à chaque augmentation des prix des carburants, les recettes fiscales connaissent une augmentation sensible notamment celles de laTVA.
Les données de la trésorerie du Royaume confirment que la TVA sur les importations des produits énergétiques a progressé de 27% au cours des deux premiers mois de l’année 2022. De ce fait, les recettes de cette taxe sont passées de 5,619 milliards de dirhams au cours de la même période de l’année dernière à 7,141 milliards de dirhams cette année. Il faut savoir que les prix des carburants se composent d’une partie fixe représentée par des taxes qui ont un grand impact sur le coût. C’est ainsi, par exemple, que 50 % du prix du gazole est représenté par la composante fiscale en l’occurrence la taxe intérieure de consommation ( TIC) et la TVA.