L’indépendance du parquet ou son maintien sous la tutelle du ministère de la Justice revient au-devant de la scène. Les partis d’opposition ont accordé leurs violons et annoncé à l’envi leur soutien aux partisans de l’indépendance, s’inscrivant ainsi en porte-à-faux avec le Parti Justice et développement (au pouvoir).
Dans un communiqué, publié à l’issue d’une réunion, lundi 9 mars, le Parti de l’Istiqlal (PI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et l’Union Constitutionnelle (UC) soulignent que cette position procède de leur conviction que «l’indépendance du Parquet constitue un pilier essentiel pour une indépendance réelle et effective du pouvoir judiciaire et une garantie nécessaire pour un procès équitable et une égalité des intervenants dans l’opération judiciaire».
Par la même occasion, les partis d’opposition ont émis des doutes quant au «maintien du Parquet sous la tutelle du ministère de la Justice et des Libertés, dans la mesure où ce département est une composante à part entière du Comité central (et ses commissions locales) qui a été chargé par le gouvernement de veiller sur les prochaines échéances électorales». «Cette dépendance risque d’être exploitée (par l’actuel Exécutif) pour se venger des adversaires politiques lors de l’opération électorale», estiment les partis d’opposition.
Vue sous le prisme électoral, cette position appelle au moins une remarque. Peut-on réduire une question éminemment cruciale au bon fonctionnement de la Justice à sa stricte expression électorale ? L’indépendance de la Justice, appelée des vœux du roi Mohammed VI et du peuple marocain, ne devrait-elle pas s’inscrire dans la durée plutôt que d’être cantonnée à des calculs partisans étriqués ? Les justiciables ne sont-ils pas, finalement, la première finalité de cette indépendance ?