Une mission de la Cour régionale des comptes, relevant de la Région Rabat-Salé-Kénitra, a débarqué, mardi dernier, dans les locaux de la commune de Sidi Slimane. Les magistrats de la juridiction financière ont pour tâche d’auditer les comptes de la commune, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 11 juillet.
Le quotidien évoque plusieurs dossiers qui ont soulevé les soupçons de la Cour, en particulier ceux liés aux marchés publiés passés sous les mandats des précédents présidents de la commune. Certains de ces responsables font même l’objet de poursuites judiciaires en cours depuis 2019 devant la chambre chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat.
D’après les informations publiées par le quotidien, les magistrats de la Cour des comptes s’intéressent tout particulièrement à certains marchés publics relatifs à l’aménagement des voiries dans certains quartiers de la ville, comme Hay Essalam et lotissement Agdal. La particularité de ces marchés, c’est que leur réalisation a été financée à travers des prêts accordés par le Fonds d’équipement communal.
Les magistrats de la juridiction financière, poursuit le quotidien, risqueraient d’être surpris de trouver les dossiers liés à ces marchés incomplets. Et ce, qu’il s’agisse aussi bien de la phase études que celle des travaux. Ils auront des difficultés à trouver certaines pièces de ces dossiers. Cela, pour la simple raison que l’ingénieur communal est décédé et que personne n’est capable de retrouver ces documents.
D’ailleurs, ce décès a été la cause de l’ajournement de plusieurs audiences du procès de certains responsables de la commune. Ce qui a poussé le tribunal à ordonner une expertise sur les travaux réalisés durant les 16 dernières années précédant sa mort. Cette expertise n’a toujours pas été réalisée, souligne le quotidien.
Cela dit, la mission de la Cour des comptes concerna non seulement tous les marchés publics passés, mais également les bons de commande émis par la commune sous les trois précédents présidents, à savoir Mohamed El Hafiani du PJD, Tarik Laaroussi du PPS, qui a rejoint plus tard le MP, et Yassine Radi du l’UC.
Le quotidien rappelle, en outre, que l’Inspection générale de l’Administration territoriale, IGAT, avait déjà réalisé un rapport d’enquête accablant sur la gestion de la commune. Lequel rapport met le doigt sur plusieurs dysfonctionnements et irrégularités qui ont été relevés durant le mandat des deux derniers présidents. Le document a été soumis par la suite à la justice.
En outre, le quotidien a cité plusieurs projets qui pourraient notamment attirer l’attention des magistrats de la Cour des comptes, en l’occurrence ceux liés à l’urbanisme. Les auditeurs pourraient également s’intéresser, et ce qui est à l’origine d’une situation de panique chez les responsables de la commune, aux marchés publics relatifs aux travaux d’assainissement dans certains zone de la ville ainsi que les dossiers liés au recouvrement des taxes communales et à l’occupation du domaine publics, entre autres.