Les enjeux de la création du «Bloc populaire» entre le MP, le PML et le PND expliqués par Isaac Charia

Mohamed Ouzzine (au centre), secrétaire général du parti du Mouvement populaire (MP), Isaac Charia (à droite), du Parti marocain libre (PML), et Khalid Bekkali (à gauche), du Parti démocratique national (PDN). (Y.Mannan/Le360)

Le 18/01/2025 à 13h02

VidéoLe «Bloc populaire» est une alliance récemment formée entre le Mouvement populaire (MP), le Parti marocain libéral (PML) et le Parti national démocratique (PND), visant à répondre à la crise politique actuelle, au vide institutionnel et à la domination du parti majoritaire.

Isaac Charia, secrétaire général du Parti marocain libéral (PML) et figure de proue de cette alliance, a expliqué dans un entretien avec Le360 les raisons derrière sa création. «Face à ce gouvernement, les citoyens souffrent de la cherté de la vie, du chômage, qui atteint désormais 21% selon le HCP, et d’un éloignement des institutions qui crée un vide politique (Ibtiaad essyassi). Tout cela renforce la méfiance envers les institutions», a-t-il affirmé. Isaac Charia a également souligné que le «Bloc populaire» s’inscrit dans une démarche libérale. Il ne s’agit pas d’une fusion des trois partis, mais d’une alliance destinée à dire «Stop au danger que vit quotidiennement le Maroc», a-t-il ajouté.

«En observant les conflits d’intérêts — par exemple, la station de dessalement d’eau de mer de Casablanca — et la crise agricole qui perdure malgré les plans tels que le Plan vert et Green Generation, on constate que le Maroc importe tous ses besoins de l’étranger», a commenté Isaac Charia. Il a également mis en garde contre l’affaiblissement de la classe moyenne: «L’effondrement de la classe moyenne montre que les acteurs politiques doivent jouer leur rôle pour contrer cette domination écrasante.»

Le chef du PML, dont la formation n’a actuellement aucun député au Parlement, a cependant exprimé l’espoir que le Mouvement populaire (MP), dirigé par Mohamed Ouzzine, pourra faire entendre la voix du «Bloc populaire» à la Chambre des représentants. Il a par ailleurs critiqué le gouvernement pour sa mainmise sur «tous les aspects essentiels et sociaux de la vie, qu’il s’agisse des médias, des syndicats ou des partis politiques».

Isaac Charia a expliqué que cette alliance est née pour rompre avec le silence jugé «malsain» qui prévaut dans un pays doté d’une longue tradition politique et institutionnelle. Il a également présenté l’Alliance populaire comme «une alternative pour les citoyens, leur offrant une autre voie que celle des protestations via les réseaux sociaux ou d’autres canaux informels».

Cette alliance se veut inclusive, a-t-il souligné, et reste ouverte à d’autres partis partageant les mêmes valeurs, ainsi qu’aux forces vives, aux associations de la société civile, aux Marocains de la diaspora et aux entrepreneurs marocains déçus par l’offre politique actuelle. Une grande conférence de l’Alliance populaire est prévue prochainement.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 18/01/2025 à 13h02