«Psychologiquement et humainement, ce fut très difficile moi et pour tous les camarades du parti. Nous avons été pris au dépourvu». C’est en ces termes que Moulay Ismaïl Alaoui évoque le décès tragique de son mentor et prédécesseur au secrétariat général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), feu Ali Yata, également membre fondateur de l’ex-formation communiste. C’est arrivé en 1997, une année charnière pour le PPS à plusieurs égards, comme nous l’explique notre invité.
«Ali Yata est décédé dans un terrible accident de la circulation, provoqué par des automobilistes en état d’ébriété. Mais ce qui nous avait choqués à l’époque, c’était le verdict très clément de la justice. Comme nous n’étions pas tombés dans la paranoïa, nous n’en avons pas fait tout un plat», poursuit Moulay Ismaïl Alaoui. Car, à l’époque, certaines mauvaises langues voyaient dans cet accident une sorte de règlement de comptes politique.
Une succession et une scission
Après le décès de Ali Yata, il fallait lui trouver un successeur pour tenir le gouvernail du PPS et Moulay Ismaïl Alaoui a dû accepter de prendre cette relève, qu’il dit ne pas avoir désirée ni décidée.
«À l’unanimité, les camarades du Comité central ont décidé que j’allais assurer temporairement les missions de Secrétaire général, en attendant la tenue du Congrès national extraordinaire du parti. Pour vous dire la vérité, je n’étais pas prêt pour une telle responsabilité et j’estimais que plusieurs autres camarades étaient mieux qualifiés pour ce poste», affirme l’ancien ministre du gouvernement Youssoufi, qui allait finalement être investi par son parti au printemps 1998.
Lire aussi : Les confessions de Moulay Ismaïl Alaoui-EP2: le communisme, mon oncle, Dr Abdelkrim El Khatib, et moi
Cette année 1997 a été également marquée par la première scission dans les rangs du PPS. Feu Thami El Khyari, avec d’autres camarades, ont choisi de claquer la porte pour créer un nouveau parti, le Front des forces démocratiques (FFD).
«Les prémices de cette scission sont apparues sous le mandat de feu Ali Yata. Elle était portée par des camarades qui avaient d’autres approches et d’autres perceptions des choses», commente l’ex-chef de file du PPS. Cependant, malgré les divergences de vues, «les relations avec les camarades sont restées cordiales. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ont fini par réintégrer le PPS».