Législatives 2026: l’Istiqlal dévoile ses propositions de réforme du code électoral

Le comité exécutif de l'Istiqlal s'est réuni le 3 septembre 2025 à Rabat.

Le comité exécutif de l'Istiqlal s'est réuni le 3 septembre 2025 à Rabat.

Renforcement de la représentativité des femmes et des jeunes, révision des listes électorales, transparence accrue du financement politique: l’Istiqlal dévoile ses propositions pour la réforme du code électoral, dans la perspective des législatives de 2026.

Le 03/09/2025 à 15h34

Dans une note rendue publique, le Parti de l’Istiqlal, dirigé par Nizar Baraka, a présenté ses propositions en vue de la réforme du code électoral, attendue d’ici la fin de l’année sur instruction royale. Le document met en avant une série de recommandations visant à renforcer la représentativité et à consolider la transparence de la vie démocratique, à l’approche des législatives prévues fin 2026.

Au cœur de ces propositions figure la question de la participation des jeunes et des femmes, considérée par le parti de la Balance comme un levier essentiel pour moderniser la pratique politique. L’Istiqlal recommande ainsi de porter le quota des femmes à un tiers des sièges de la Chambre des représentants, soit 120 députées sur un total de 395, contre 90 actuellement. Le parti préconise également que le ministère de l’Intérieur encourage les formations politiques, via un financement spécifique, à présenter davantage de candidatures féminines dans les circonscriptions locales.

La note insiste par ailleurs sur la nécessité de renforcer la représentativité des jeunes par l’instauration d’un quota obligatoire sur les listes locales, ainsi que sur le doublement du nombre de sièges réservés aux Marocains résidant à l’étranger (MRE). Contrairement au Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’Istiqlal ne plaide pas pour l’éligibilité directe des MRE à travers la création de circonscriptions électorales dans les consulats.

S’agissant du processus électoral, le parti propose d’ouvrir l’inscription sur les listes électorales tout au long de l’année, en renforçant le recours à l’inscription électronique et en garantissant l’information systématique des citoyens radiés par tous les moyens légaux disponibles.

Sur le terrain du financement politique et de l’équité médiatique, l’Istiqlal appelle à plafonner les dépenses en annonces payantes dans les médias audiovisuels privés et sur les plateformes numériques, afin d’éviter qu’un petit nombre de partis ne monopolise l’espace public. Le parti recommande en parallèle de réserver une partie du financement public pour garantir à toutes les formations un accès équitable aux supports de communication.

La question de la transparence financière est également mise en avant. L’Istiqlal réclame un renforcement du contrôle de la Cour des comptes sur les dépenses électorales. Les candidats devront présenter des rapports détaillés accompagnés des justificatifs nécessaires. En cas de manquement, ils seraient contraints de restituer au Trésor les fonds perçus, sans préjudice des autres sanctions prévues par la loi organique relative à la Chambre des représentants.

Ces propositions interviennent alors que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a demandé récemment aux partis politiques de soumettre leurs contributions pour l’élaboration du futur code électoral. L’objectif affiché est d’adopter la réforme avant la fin de l’année, afin de préparer le terrain pour les élections législatives de 2026, considérées comme un rendez-vous déterminant pour la consolidation de l’édifice démocratique marocain.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 03/09/2025 à 15h34