Dans son allocution devant le Roi, Abdellatif Jouahri a indiqué que, malgré un environnement international marqué par de fortes incertitudes et la succession d’années de sécheresse, l’économie nationale a affiché en 2024 une amélioration notable, avec une croissance de 3,8% globalement et de 4,8% dans les activités non agricoles. En parallèle, l’inflation a reculé de manière significative pour s’établir en moyenne à 0,9%, a-t-il précisé.
Il a ensuite souligné que, tenant compte de la dissipation des pressions inflationnistes et en vue d’accompagner la reprise économique, Bank Al-Maghrib a amorcé un assouplissement de sa politique monétaire. La Banque Centrale a ainsi réduit son taux directeur à deux reprises, tout en continuant de satisfaire l’intégralité des demandes de liquidités exprimées par les banques.
Par ailleurs, Abdellatif Jouahri a indiqué que l’économie nationale a généré 82.000 emplois sur le marché du travail. Un chiffre certes positif, mais insuffisant pour enrayer la progression du chômage, dont le taux s’est établi en moyenne à 13,3 %.
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Sur le plan des finances publiques, le Wali de Bank Al-Maghrib a souligné que la consolidation budgétaire se poursuit, avec un déficit ramené à 3,9 % du PIB. Cette amélioration est portée par une bonne dynamique des recettes fiscales ainsi que par des rentrées significatives provenant de mécanismes de financement innovants.
Au niveau des comptes extérieurs, le Wali de Bank Al-Maghrib a assuré que le déficit du compte courant est resté contenu à 1,2 % du PIB, grâce à plusieurs facteurs conjugués. Il a notamment cité la poursuite de la dynamique des exportations automobiles, la bonne tenue des ventes de phosphate et de ses dérivés, ainsi que la réduction de la facture énergétique. À cela s’ajoutent les recettes soutenues du secteur touristique et les transferts réguliers des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Dans ce contexte, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se sont renforcés pour atteindre plus de 375 milliards de dirhams, soit l’équivalent de près de cinq mois et demi d’importations de biens et services, a précisé Abdellatif Jouahri.
Par la suite, le Wali de Bank Al-Maghrib s’est arrêté sur les réalisations enregistrées depuis le début du millénaire et a précisé que le Maroc a entrepris, sous le leadership de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, un agenda parmi les plus ambitieux en matière de réformes institutionnelles, économiques et sociales, parallèlement à un programme d’investissement sans précédent visant à doter le Royaume d’une infrastructure de qualité.
Cette vision, que les institutions internationales considèrent comme une référence, a permis des avancées notables sur plusieurs volets. Toutefois, au cours de la dernière décennie, avec la succession des chocs et la persistance d’un environnement externe incertain, l’économie nationale a enregistré un ralentissement de la croissance et un affaiblissement de la dynamique de la création d’emplois.
Face à cette situation, Abdellatif Jouahri a rappelé que Sa Majesté le Roi a pris l’initiative de lancer des réformes et chantiers importants visant l’accélération de la croissance et du développement humain, ainsi qu’une mise à niveau qualitative et quantitative des infrastructures afin de faire face aux enjeux liés à la sécurité hydrique et à la consolidation de la souveraineté énergétique et alimentaire, en plus de préparer l’accueil de manifestations continentales et internationales d’envergure.
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Grâce à ces initiatives Royales, une forte dynamique a été créée laissant présager que 2024 sera une année charnière pour l’accélération de la croissance économique et de la création d’emplois, a ajouté Jouahri, notant que pour assurer des résultats en ligne avec les ambitions de Sa Majesté le Roi, l’action publique devrait agir selon trois principaux axes.
Il s’agit en premier lieu, selon le Wali de Bank Al Maghrib, de renforcer la résilience face aux chocs à travers notamment une gouvernance efficiente, la consolidation du tissu productif et la mobilisation du secteur privé pour qu’il joue le rôle qui lui revient dans l’investissement et la création de l’emploi.
Le deuxième axe consiste à rehausser l’agilité de l’action publique pour renforcer les capacités de réaction et de réajustement en fonction de l’évolution du contexte, ce qui nécessite un suivi étroit de la mise en œuvre et une évaluation régulière des résultats, a poursuivi Abdellatif Jouahri.
Quant au troisième axe, il porte sur la poursuite des efforts pour préserver les équilibres macroéconomiques, à travers notamment le maintien de la consolidation budgétaire. Pour cela, il conviendrait en particulier d’accélérer les projets de révision de la loi organique des finances et la mise en place d’une règle budgétaire et de parachever la réforme des régimes de retraite, a-t-il soutenu.
M. Jouahri a, en outre, souligné qu’aujourd’hui, les conditions paraissent réunies pour asseoir et renforcer ce nouvel élan. Il s’agit d’une vision Royale claire et ambitieuse déclinée en chantiers économiques, sociaux et d’infrastructure d’envergure. Il s’agit également de la stabilité et de la crédibilité dont jouit le Maroc et qui renforcent son image positive et favorable au niveau international.
Enfin, il a souligné que toutes les forces vives du Maroc sont appelées à mieux s’organiser et à se mobiliser pleinement pour le déploiement de cette vision, d’autant plus que d’ici 2030, le Royaume fera face à de grandes échéances. Cela étant, le véritable enjeu, selon le Wali de Bank Al-Maghrib, est de faire de ces échéances un catalyseur et un levier pour maintenir le Momentum au-delà de cet horizon et permettre ainsi au pays de se hisser parmi les catégories supérieures de revenus.
M. Abdellatif Jouahri a, à cette occasion, remis à SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2024.







