Le Roi fixe les conditions de succès de "la nouvelle étape" pour le développement du pays

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Dans son discours inaugural de la nouvelle année législative, le roi Mohammed VI détermine clairement les conditions de succès du nouveau modèle de développement décliné dans son dernier discours du Trône. Décryptage.

Le 11/10/2019 à 16h27

Après avoir défini les contours du nouveau modèle de développement, dans son dernier discours du Trône (29 juillet 2019), le Roi Mohammed VI donne aujourd'hui à ce nouveau chantier stratégique un contenu hautement politique et économique. Le discours que le souverain a prononcé ce vendredi, qui marque le démarrage de la nouvelle année législative, va ainsi au-delà de l’effet d’annonce et met en ordre de marche "la nouvelle étape qui commence maintenant".

Parlons politique, d’abord. La mise en garde royale contre les "joutes interpartisanes creuses" est aussi claire que ferme. Les responsables, de quelque côté qu’ils soient, aux manettes du pouvoir ou dans l’opposition, sont nettement appelés à "réunir les conditions de succès de la nouvelle étape" qui s’annonce. Tout un chacun est désormais appelé à s’inscrire dans cette nouvelle dynamique appelée des voeux de la plus haute autorité du royaume, et du peuple marocain tout entier. L’Exécutif, qui détient les leviers des rouages administratifs et financiers, doit mettre à disposition les moyens nécessaires à l’accomplissement de ce "bond" tant souhaité vers ce développement "équilibré", dont les fruits devront profiter à tous et garantir au citoyen marocain, les conditions sine qua non de vivre suffisamment et dignement. Le parlement, qui jouit aussi de larges prérogatives dans l’action législative et le contrôle du travail de l’appareil exécutif, est appelé aussi à prendre ses responsabilités de manière à élaborer les lois adéquates et répondre aux attentes légitimes du commun des citoyens.

Ce n’est ainsi pas un hasard si le Roi a rappelé ce principe consacré par le dernier texte constitutionnel (2011) corrélant responsabilité et reddition des comptes, lequel ne va désormais certainement pas rester "un voeu pieux".

Mais passons, car la question va au-delà du périmètre d’action du politique. Le souverain est évidemment conscient que la politique a besoin aussi, et surtout, d’un contenu financier et économique. D’où l’insistance du souverain sur l’impérieuse nécessité pour le secteur bancaire de s’inscrire activement et efficacement dans la nouvelle dynamique de développement annoncée. Le Maroc est fort d’un secteur bancaire universellement connu et reconnu pour son dynamisme et son professionnalisme, souligne le souverain, en faisant valoir les "hautes compétences" dont jouit ce secteur, comme en atteste cette remarquable protection de puissance du Royaume à l’échelle continentale africaine.

Seulement voilà, il se trouve que ce secteur est aussi affecté par "certaines mentalités" (fâcheusement) rétives quand il s’agit d’accompagner financièrement les porteurs de projets, notamment parmi les jeunes. D’où cet appel royal pour l’inscription effective des banques dans la facilitation des conditions d’octroi de crédits aux porteurs de projets, qu’ils soient des auto-employeurs, des petites ou moyennes entreprises.

Et pas seulement. Les banques sont également appelées à généraliser l’accès à leurs services à tous les citoyens, y compris et surtout ceux qui sont "dans l’informel".

Dit autrement, le succès du nouveau modèle de développement annoncé par le roi passe nécessairement par l’implication effective de tous les acteurs de la société. 

Si tout le monde s'y met, tout le monde y gagne. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 11/10/2019 à 16h27