Dans le «Maroc que nous voulons», le choix démocratique et l’Etat de droit restent incontournables. Dans ce Maroc auquel aspirent tous les citoyens, l’élément humain doit rester au centre de toute action de développement. Dans ce Maroc, le rôle de la femme dans le développement économique et social doit être consacré. Ce sont là les principaux axes du nouveau modèle de développement, tel que détaillé dans le rapport de la CSMD, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 27 mai.
Le quotidien, qui revient longuement sur les détails de ce rapport, souligne que les citoyens s’attendent à des changements dans le domaine de la santé, du transport et de l’enseignement, mais aussi de la culture et du sport. A ce propos, le quotidien parle d’opportunités d'ouverture et d'épanouissement, notamment à travers la culture et le sport. En effet, souligne Al Ahdath Al Maghribia, les citoyens aspirent globalement à des services publics de meilleure qualité, pour garantir l'égalité des chances à tous, de renforcer les capacités individuelles et nourrir le sens du civisme et du bien commun. Ce sont ces quatre domaines clés qui cristallisent ainsi leurs attentes, précise le quotidien.
De même, poursuit le journal, les citoyens demandent aussi l’élargissement des voies de participation, en particulier aux niveaux local et territorial. Ils souhaitent avoir davantage d’opportunités pour participer directement au développement de leur environnement, à travers des mécanismes d'écoute, des plateformes numériques et des mécanismes accessibles de recours, comme ils appellent à être davantage consultés et leurs propositions considérées dans l'élaboration des politiques publiques et des projets qui les concernent.
Difficile de cerner en quelques lignes un dossier de plus de cinq pages, que le quotidien a consacré à la présentation au public du rapport de la CSMD. Cela dit, comme l’a d’ailleurs assuré le président de la Commission, Chakib Benmoussa, la mise en œuvre du nouveau modèle de développement ne nécessite aucunement un amendement de la Constitution. Au contraire, indique le quotidien, citant Benmoussa, on pourrait même avancer qu’il s’agit là de la dimension développementaliste du texte constitutionnel. Le rapport ne peut pas, non plus, se substituer à un programme gouvernemental, rassure le président de la commission, cité par le quotidien.
Cependant, laisse entendre la même source, la réalité politique du Maroc qui fait qu’un gouvernement ne peut être formé par un nombre réduit de partis ne favorise pas une mise en œuvre optimale du contenu de ce rapport. Le rapport pourrait, toutefois, servir d’un outil de gouvernance appréciable pour peu que les partis de la future majorité laissent de côté leurs calculs politiques et décident de s’en inspirer.
Dans tous les cas, le temps presse, souligne de son côté le quotidien Assabah dans son édition du même jour. Les membres de la Commission ont en effet décelé auprès des citoyens un sentiment de mécontentement par rapport à la manière avec laquelle évolue le Maroc durant ces dix dernières années. C’est un mélange d’insatisfaction, de déception et d’inquiétude par rapport à la gestion des affaires publiques. Et pour que ce sentiment ne se transforme pas en désespoir, et donc en blocage, il faut faire vite et redresser la barre, écrit le quotidien. Les attentes des citoyens doivent, en effet, être traduites le plus vite possible en points de croissance, poursuit Assabah.
Il faut souligner que les politiques publiques menées par les derniers gouvernements, note pour sa part le quotidien Al Akhbar dans son numéro du même jour, n’encourageaient pas les acteurs concernés pour développer une vision convergente en matière de développement économique et social. L’importance du nouveau modèle est qu’il peut régler ce problème. Il s'inscrit, en effet, dans le cadre constitutionnel existant, en phase avec l'organisation des pouvoirs qu'il définit et lui apporte une vision du développement qui tend à rendre effectives les promesses de la Constitution.