Le projet de loi portant création du fonds Mohammed VI pour l'investissement à la chambre des représentants a été adopté. Mais son examen n'a pas été exempt de conflits, comme l'explique Assabah dans son édition du mercredi 16 décembre. En effet, à en croire le journal, une guerre de prérogatives s'est déclarée à l'intérieur de la majorité gouvernementale.
Comme à son habitude, le groupe parlementaire du PJD a demandé à la commission des finances de retirer la tutelle du fonds au ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration et de la placer au niveau de la primature. La position des députés du PJD a été interprétée comme une guerre de prérogatives à la veille des échéances électorales.
Une démarche qui n'est pas sans rappeler la grande polémique qui a éclaté au sujet de la gestion du fonds de développement rural et des zones montagneuses et le programme de réduction des disparités spatiales et territoriales, doté de 50 milliards de DH. Là encore, le PJD a tenté d'indexer le fonds à la primature au détriment du ministère de l'Agriculture, poussant les ministres du RNI à boycotter les travaux du conseil du gouvernement. Cette crise, rappelle le journal, a failli faire éclater la fragile coalition gouvernementale.
Pour en revenir au fonds Mohammed VI pour l'investissement, le ministre du RNI Mohamed Benchaâboun a vite fait de couper court à ce débat sur la tutelle en expliquant aux députés du PJD que ce fonds est loin de la politique et ne se substitue pas à ce que font les ministres. D'autant que ce fonds est doté d'une gouvernance propre. Six ministres sont membres de son conseil d'administration, en plus du président et de quatre administrateurs.
Et au sujet du contrôle des dépenses du fonds, le ministre a rappelé que les magistrats de la Cour des Comptes ont toute la latitude d'auditer les comptes. C'est le cas aussi pour l'inspection générale des finances qui peut procéder à un audit. Le journal rapporte que Benchaâboun a également rappelé aux parlementaires qu'ils ont eux aussi la possibilité de contrôler à travers la commission de contrôle des finances publiques.