Les boissons alcoolisées, tous types confondus, devraient générer un peu plus de 1,25 milliard de dirhams de recettes fiscales pour l’Etat au titre de l’année 2017. Les vins et spiritueux devraient ainsi générer 521 millions de dirhams de taxes et frais de douane, alors que les recettes fiscales et parafiscales liées à la consommation de la bière seront de l’ordre de 732 millions de dirhams pour l’année 2017, soit un total de 1,253 milliard de dirhams, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 15 décembre.
Quand au tabac manufacturé, il devrait rapporter à l’Etat quelque 9,16 milliards de dirhams de recettes fiscales, selon le Projet de Loi de Finances de l’année prochaine. Dans le même registre, et pour être considéré, également, parmi les activités jugées "illicites" par les islamistes, les jeux de hasard, c’est-à-dire le Loto et le PMU, devraient rapporter un peu plus de 160 millions de dirhams de recettes à l’Etat, affirme la même source.
Globalement, les recettes de ces trois produits, l’alcool, le tabac et les jeux de hasard, ont connu une croissance notoire depuis 2012, constate le journal, soit depuis l’accession du PJD au pouvoir. Les revenus des taxes sur l’alcool sont ainsi passés de 540 millions de dirhams en 2012 à 760 millions, l’année suivante et 790 millions , en 2015. Durant cette même année, les recettes fiscales liées au tabac ont atteint 8,67 milliards de dirhams.
C’est sans doute pour cela que le PJD a souvent été critiqué pour sa double attitude. D’un côté, il ne manque aucune occasion pour fustiger la consommation d’alcool au sein de la société marocaine et, d'un autre côté, il n’hésite pas à augmenter les taxes pour boucler son budget avec des produits «haram». Pour se défendre, les ténors du parti islamique affirment qu’en surtaxant ces produit, ils en réduisent la consommation. Mais, affirme le journal, Lahcen Daoudi, ministre sortant de l’Eenseignement supérieur, soutient que, ce faisant, le gouvernement dirigé par le PJD ne fait que protéger la société de l’addiction et d’autres maux sociaux.
A noter que, selon les opérateurs du secteur, le fait de surtaxer les boissons alcoolisées ne réduit pas obligatoirement la consommation. Les Marocains consomment toujours autant, sinon plus. En revanche, cela encourage les activités de contrebande. D'ailleurs, c’est ce qui explique d’ailleurs la baisse significative des recettes perçues en 2015 et celles programmées pour l’année prochaine.