Après l’effondrement du lobby algérien au sein de l’Union européenne (UE), effondrement ponctué par la démission du représentant du Polisario en Europe, Oubi Bouchraya Bachir, l’eurodéputé et ancien ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a mis en garde la Commission européenne contre les «éventuels liens» entre le Polisario et les groupes terroristes.
Dans son édition du 2 janvier, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu'Hortefeux a souligné, dans une question écrite adressée à la Commission européenne, que «la non maitrise des zones sous contrôle du Polisario serait exploitée par de nombreux groupes illégaux».
Et l’ancien ministre de donner une description précise de la situation dans laquelle se trouve le front des séparatistes, enclin, selon lui, à se jeter dans les bras des groupes terroristes. «La situation dans la région du Sahel et du Sahara s’est considérablement aggravée ces dernières années et constitue désormais une menace pour la stabilité régionale et internationale», note l’eurodéputé qui a insisté sur «l’éventuelle collusion entre le Polisario et les groupes terroristes».
Il a également indiqué que certains dirigeants de Daech dans le grand Sahara étaient des combattants du Polisario. Il a ainsi demandé à la Commission européenne de contrôler les fonds européens destinés au Polisario, tout en prenant des mesures spécifiques pour lutter contre les groupes terroristes qui auraient des liens avec ce dernier.
Al Ahdath Al Maghribia souligne que, dernièrement, des enregistrements audio et des vidéos, relayés sur les réseaux sociaux, ont révélé l’existence d’organisations terroristes qui exprimaient leur franc soutien au Polisario.
L’inquiétude s’est déplacée en Europe après la recrudescence du phénomène d’adhésion des éléments du Polisario aux organisations terroristes. C’est ainsi que le directeur général de la politique étrangère et de la sécurité du ministère des Affaires étrangères espagnol, Fidel Sendagorta, a «mis en garde contre la menace terroriste réelle que représente le Polisario dans la région du Sahel et pour le voisinage européen». Le haut responsable espagnol s’est dit «choqué» quand il a su que le chef du groupe terroriste «État islamique dans le grand Sahara» (EIGS), Adnan Abou Al Walid Assahraoui, était issu du Polisario. Il a également insisté sur le fait que cette zone était une terre fertile pour le terrorisme.
Il faut rappeler que l’EIGS avait kidnappé, en 2011, trois humanitaires de l’UE. «Cette zone est contrôlée par le Polisario et pourrait devenir un point de passage libre pour les terroristes», avaient alors souligné les médias espagnols.