Le débat est de plus en plus houleux, depuis l'agression de la jeune Zineb dans un bus casablancais. En effet, le bilan de l'institution parlementaire, concernant notamment des sujets à caractère social, préoccupe l'opinion publique qui demande des lois pour la protection des citoyens.
"Le Parlement enterre les lois contre le viol et la violence", titre ainsi le quotidien Assabah qui revient sur ce sujet dans son édition du vendredi 25 août. Et d'ajouter que le Parlement s'est transformé en cimetière de projets et propositions de lois déposés par des élus ou par le gouvernement. Assabah estime, d'ailleurs, que la Chambre des représentants et celle des conseillers prennent en otage le droit des citoyens de voir sanctionner les pédophiles, les violeurs et autres coupables de toutes formes de violences.
Le sujet se fait d'autant plus brûlant que les agresseurs de la jeune Zineb seront poursuivis sur la base d'articles de loi obsolètes. L'institution parlementaire est ainsi accusée de consommer des millions de dirhams sans même s'inquiéter de protéger la population des agresseurs et autres malfaiteurs.
C'est précisément la Chambre des conseillers qui a été pointée du doigt, car elle a reporté, pour des raisons inconnues, la discussion du projet de loi contre les violences faites aux femmes, qui lui avait été transféré par la Chambre des représentants il y a de cela plusieurs années déjà.
Le texte législatif préparé par Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité et de la Femme, protège les femmes contre le harcèlement sexuel et verbal par des sanctions qui peuvent aller jusqu'à 6 mois de prison ferme. Cette sanction est doublée quand le crime est commis dans le cadre professionnel ou par des personnes chargées de faire régner l'ordre et la sécurité. Le projet de loi n'exclut pas de la liste des agresseurs potentiels les familles et les tuteurs, surtout ceux qui ont la responsabilité de mineurs. À ce niveau, les sanctions peuvent varier de 3 à 5 ans de prison assortis d'une amende.