Le mouvement Damir (conscience), présidé par Salah El Ouadie, a publié, il y a quelques jours, une lettre ouverte dans laquelle il critique vertement les actions du gouvernement et du Parlement. Le vocabulaire utilisé dans cette lettre laisse à penser que le mouvement, qui s’apprête à organiser son assemblée générale, pourrait annoncer sa transformation en parti politique, rapporte l’hebdomadaire Al Ayyam dans sa dernière édition.
Tout en dressant un tableau sombre de la réalité politique, économique et sociale, le mouvement se déclare «déterminé à assumer son rôle constitutionnel et à contribuer au développement de la conscience civique dans tous les milieux et particulièrement chez les jeunes». La lettre exprime l’opinion du mouvement sur les grands dossiers qui intéressent les Marocains et qui suscitent leur inquiétude légitime, ajoute-t-on.
Ce faisant, le mouvement rappelle la lettre ouverte qu’il avait adressée au chef du gouvernement au mois d’avril. L’objectif de ce document était de «dévoiler les contre-vérités que Aziz Akhannouch avait énoncées devant le Parlement et de mettre en lumière les graves disfonctionnements qui caractérisent son action à la tête du pouvoir exécutif: absence de développement économique, destruction considérable des opportunités d’emploi, augmentation du taux de chômage, faiblesse structurelle de l’investissement et recul de l’investissement étranger».
Le mouvement Damir ne peut rester les bras croisés face à la faiblesse rampante de la classe politique et aux échecs des deux chambres du Parlement, devenues des caisses de résonnance des décisions du gouvernement, peut-on lire dans la lettre.
Du coup, «il est de son devoir, dans cette période difficile, de sensibiliser les jeunes et de contribuer à leur mobilisation en leur offrant une alternative forte et crédible». Selon certains observateurs, l’alternative serait la création d’un parti politique, relaie Al Ayyam. Le mouvement a, par ailleurs, dénoncé les multiples affaires de corruption, les détournements des deniers publics, les conflits d’intérêt, les marchés publics douteux ainsi que les cas suspects d’enrichissement rapide.