Le mercredi 11 décembre, la FIFA a officiellement désigné le Maroc pays hôte de la Coupe du monde 2030, avec l’Espagne et le Portugal, lors d’un congrès extraordinaire virtuel. Rencontré par Le360 en marge de la 13ème édition de la conférence internationale Atlantic Dialogues qui s’est tenue du 12 au 14 décembre à Rabat, Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste en géopolitique du sport, est convaincu que le Royaume devrait relever, avec brio, le défi de l’organisation de cette grand-messe du football.
«Le Maroc a tous les atouts pour réussir l’organisation de cette Coupe du monde, grâce à ses infrastructures, ses hôtels et stades, notamment le futur grand stade de Casablanca qui sera l’un des plus grands stades du monde», a-t-il affirmé. D’après notre interlocuteur, le fait que le Maroc soit co-organisateur et principal hôte de la Coupe du monde 2030, est une réparation de l’injustice que le Royaume avait subie pour le rendez-vous de 2026.
«Il y a une injustice que le Maroc n’ait pas pu organiser la Coupe du monde 2026, car le pays avait présenté un meilleur dossier. Cette coupe du monde lui a été volée du fait des pressions inadmissibles de Donald Trump qui menaçait de sanctionner les pays qui ne votaient pas pour le trio États-Unis-Canada-Mexique», a rappelé l’expert. Et d’ajouter: «C’était la première fois, dans l’attribution d’une compétition sportive mondialisée, qu’on voyait le président d’un État candidat faire ce genre de pressions. Malheureusement, ces pays ont cédé.»
D’après Pascal Boniface, au-delà des retombées économiques des nombreuses infrastructures prévues par le Maroc, cet évènement sportif lui permettra surtout de renforcer sa réputation. «Les constructions vont certes rapporter financièrement, mais pour un évènement sportif mondialisé, l’impact médiatique et en termes d’image est beaucoup plus important que l’impact économique», a-t-il expliqué.
«L’Initiative royale pour l’Atlantique aura un impact positif pour les pays du Sahel»
Interrogé sur l’Initiative royale visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique, il pense qu’elle «aura forcément un impact positif pour les pays du Sahel, parce que c’est une méthode inclusive qui peut favoriser leur développement économique».
S’agissant du nouveau cap dans les relations entre le Maroc et la France, le directeur de l’IRIS estime qu’«il y a eu des incompréhensions et des maladresses mutuelles qui sont venues empoisonner» les relations entre les deux pays. «Tout a été fait de part et d’autre pour réfléchir aux conséquences de cette dégradation qui était négative aussi bien pour la France que pour le Maroc. Chaque pays a fait un pas vers l’autre et la raison et les sentiments l’ont emporté », a-t-il ajouté.
Lire aussi : Mondial 2030: les retombées socioéconomiques attendues pour le Maroc
«Il n’y avait aucune raison pour que la France et le Maroc soient fâchés. Les deux peuples s’estiment mutuellement et partagent une histoire commune, donc il était tout à fait dommageable que cela débouche sur des relations moins apaisées. Heureusement, il y a un nouveau départ qui n’est que le premier pas vers des relations beaucoup plus suivies et développées entre les deux pays», conclut Pascal Boniface.