Le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a appelé les centrales syndicales à lui faire parvenir leurs cahiers revendicatifs relatifs au secteur privé. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end, que dans une missive urgente, le ministre leur a demandé, en outre, de définir les grands conflits du travail pour trouver des solutions. Pour ce faire, Sekkouri les a exhortés à mandater, dans un délai de trois jours, leurs représentants à la commission du secteur privé ainsi qu’à celle de la modification des lois. Cet appel, ajoute le ministre, vise la mise en œuvre de la méthodologie, qui a fait l’objet d’un accord préalable, ainsi que l’entame des séances de dialogue social dans les plus brefs délais.
Réagissant à l’initiative du ministre de l’Emploi, l’adjoint du secrétaire général de la Fédération nationale du secteur de l’agriculture, Driss Adda, a indiqué que le dialogue social n’aura aucun impact sur la situation de la classe travailleuse s’il n’est pas ponctué par une augmentation générale des salaires et des pensions de retraite. Une revalorisation, poursuit-il, qui devrait être indexée sur les augmentations considérables des prix pour préserver le pouvoir d’achat des ménages.
Le quotidien Al Massae rapporte que Driss Adda a souligné qu’il faut institutionnaliser le dialogue social et offrir des garanties de santé et de sécurité sur les lieux de travail dans le secteur privé. L’État, poursuit-il, devrait assumer toutes ses responsabilités dans le démantèlement des «usines clandestines» qui fonctionnent en dehors de la loi et qui connaissent de graves violations des droits des travailleuses et des travailleurs.
Et Adda de souligner que ce round du dialogue social doit mettre fin à «la prolifération du fléau du travail temporaire via des intermédiaires et des sociétés fictives spécialisées dans la traite des esclaves». Pour ce faire l’État devrait «durcir les conditions de leurs autorisations, leur imposer un respect strict du code du travail, mettre en œuvre les mécanismes de leur contrôle, les liquider dans le cas échéant et poursuivre en justice certains de leurs dirigeants coupables de traite des êtres humains», conclut le responsable syndical.