Le Maroc réagit à l’arrogance du régime algérien

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. . DR

Revue de presseKiosque360. Le régime algérien ne manque aucune occasion d'exprimer son hostilité viscérale vis-à-vis du Maroc. Le ton est monté d’un cran à l’arrivée au pouvoir de Abdemajid Tebboune. Pourtant, Rabat continue de réagir sereinement, en recadrant avec sagesse le régime d’Alger.

Le 10/06/2020 à 18h53

Depuis son arrivée au pouvoir, le président algérien, Abdelmajid Tebboune, s'acharne contre le Maroc. Que ce soit par sa propre voix ou par celles de ses représentants diplomatiques, l’ancien serviteur du régime algérien, qui a été plusieurs fois ministre avant d’accéder à la présidence dans des conditions pour le moins douteuses, ne manque jamais une occasion de s’attaquer au Royaume. Il a d'ailleurs, dernièrement, manipulé les propos du consul général du Maroc à Oran pour justifier de nouvelles hostilités d’Alger vis-à-vis de Rabat.

Mardi dernier, le porte-parole de la présidence algérienne a ainsi affirmé que «le consul du Maroc était un officier des renseignements marocains et qu'il avait quitté le territoire national à la demande de l’Algérie». Face à ces allégations mensongères, la réaction de Rabat ne s’est pas fait attendre. «Le Maroc a, d’abord, songé à ignorer ces affirmations irresponsables auxquelles il est habitué depuis des décennies», indique le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, en réponse à une question de la MAP, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 11 juin. Mais, face à la gravité des propos, le chef de la diplomatie marocaine souligne que «le Maroc a finalement décidé d'exprimer sa consternation, d'autant que ces allégations émanent du représentant d’une institution censée faire preuve de discernement et de retenue». Le Royaume, ajoute-t-il, «s’interroge sur les véritables motivations de cette nouvelle escalade et sur l'acharnement de l’Algérie à alimenter un climat de suspicion allant à l’encontre de toutes les règles de bon voisinage».

Le ministre souligne donc que «le Maroc rejette ces assertions ridicules et sans fondement», précisant que «le consul général du Royaume à Oran est un cadre du Ministère justifiant d’une carrière longue de 28 ans, aussi bien au service central que dans plusieurs postes à l’étranger». Rabat, rappelle le ministre marocain, a agi «dans un souci de préserver la sérénité des relations bilatérales, notamment dans le contexte régional et international difficile lié au Covid-19».

«J’ai pris l’initiative d’appeler mon homologue algérien pour lui dire que le Maroc avait décidé le rappel immédiat du consul, même si celui-ci s’est toujours acquitté de ses fonctions de manière tout à fait convenable et professionnelle», précise encore Nasser Bourita qui affirme qu'«à aucun moment le Royaume n’a reçu, de la part des autorités algériennes, une quelconque demande officielle de rappeler son consul général».

Le porte-parole de la présidence algérienne, rappelle le quotidien, s'était attaqué au consul général du Maroc à Oran suite à la diffusion d’une vidéo où le diplomate marocain aurait qualifié l’Algérie de «pays ennemi», dans le cadre d’une rencontre avec les Marocains bloqués en Algérie et souhaitant être rapatriés. Or, Rabat a catégoriquement démenti ces accusations, indique le journal qui rappelle que ces manœuvres de l’Algérie s’inscrivent dans le cadre de sa politique hostile au Maroc. En effet, le voisin de l’Est a du mal à accepter la réussite de la diplomatie marocaine concernant la question de l'intégrité territoriale du Royaume et, notamment, le ballet diplomatique dans les villes de Laâyoune et Dakhla.

Plusieurs incidents ont prouvé cette hostilité d'Alger vis-à-vis du Maroc, ajoute le journal. Le 24 janvier dernier, à l’occasion de l’ouverture du consulat de Sao Tomé-et-Principe à Laâyoune, le président algérien était monté au créneau pour accuser cette diplomatie africaine de poignarder le Polisario dans le dos. Le 10 février, le président algérien avait, de même, saisi l’occasion du 33e sommet de l’Union africaine tenu à Addis-Abeba pour s’en prendre au Maroc, après avoir réservé un avion spécial pour dépêcher le chef du Polisario dans la capitale éthiopienne. Le 28 février, Alger a rappelé son ambassadeur en Côte d’Ivoire pour «consultations» après l’ouverture par Abidjan d’un consulat à Laâyoune. Le 4 mai, le président Tebboune a également mis à profit le sommet virtuel des chefs d'Etat et de gouvernement du mouvement des pays non-alignés pour évoquer la question du Sahara marocain, alors que la réunion était consacrée à la pandémie de Covid-19. En dépit de cette escalade, Rabat a toujours réagi sereinement et recadré avec sagesse le régime algérien.

Par Mohamed Younsi
Le 10/06/2020 à 18h53