Le Maroc durcit sa loi anti-terroriste

Pour l'attentat contre le café Argana en avril 2011, Adil El Othmani avait utilisé une cocotte minute comme engin explosif.

Pour l'attentat contre le café Argana en avril 2011, Adil El Othmani avait utilisé une cocotte minute comme engin explosif.

Revue de presseKiosque360. Le Maroc renforce sa législature pour se prémunir des menaces terroristes, en adoptant un nouveau projet de loi antiterroriste. Les jihadistes voulant rejoindre l’Irak ou la Syrie risquent une peine d’emprisonnement de 5 à 15 ans.

Le 16/01/2015 à 07h22

La Commission de Justice, de Législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants a adopté, mercredi 14 janvier, le projet de loi 86.14 complétant la législation de la loi antiterroriste n° 03-03, promulguée en 2003, au lendemain des attentats du 16 mai ayant fait 41 victimes et plusieurs blessés. Selon Al Khabar, dans son édition du vendredi 16 janvier, «l’ombre des attentats contre le journal satirique français Charlie Hebdo a plané sur la réunion de la Commission de Justice, de Législation et des droits de l’Homme». Le quotidien en veut pour preuve le vote dudit projet de loi par 11 voix (de la majorité) et le retrait par l’opposition des amendements qu’elle avait présentés. Une source au sein de la Commission a déclaré à cette publication que «l’opposition (USFP, PI et UC) qui insistait sur la révision à la baisse des peines de prison, s’est abstenue afin de s’éviter toute gêne compte tenu des récents attentats ayant frappé de plein fouet la France».

Le texte de loi est donc passé sans difficulté. Le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, est en droit de se frotter les mains puisque toutes les dispositions prévues dans la loi qu’il avait présentée ont été maintenues. L’objectif, selon le ministre, est de lutter contre le départ de jihadistes vers l’Irak ou la Syrie. Même si les actes ne visent pas le royaume, ceux qui commettent des actes terroristes ailleurs seront lourdement pénalisés une fois retournés au Maroc. Cependant, ajoute Al Khabar, des peines liées à l’infraction «d’apologie du terrorisme» ont été revues à la baisse. Cette infraction sera punie, selon le nouveau texte, de 5 à 15 ans de prison, avec une amende allant de 50 mille à 500 mille dirhams. L’actuelle loi prévoit pour cette infraction des peines allant de la prison à vie à la peine capitale, ou, au mieux, 30 ans de réclusion.

Par Abdelkader El-Aine
Le 16/01/2015 à 07h22