Le Maroc, allié stratégique majeur hors CCG

MAP

Revue de presseKiosque360. Le roi Mohammed VI, dont le pays participe aux côtés de Ryad à la coalition arabe au Yémen, a effectué, hier dimanche, sa première visite en Arabie Saoudite depuis l’intronisation du roi Salman Ibn Abdelaziz. Le sens d’une visite hautement stratégique pour le royaume.

Le 04/05/2015 à 09h18

La visite du roi Mohammed VI, hier dimanche à Ryad, a polarisé l’attention des principaux titres, nationaux et internationaux compris. «La diplomatie royale se remet en ordre de marche pour renforcer la présence du royaume dans le nouvel échiquier politique régional», fait valoir Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce lundi 4 mai. Al Ahdate Al-Maghribia met la lumière, pour sa part, sur la délégation de haut niveau ayant accompagné le souverain lors de son premier déplacement à Ryad depuis l’intronisation du roi d’Arabie Saoudite, Salman Ibn Abdelaziz, relevant que ce déplacement intervient au lendemain du remaniement stratégique opéré, mercredi dernier, à la tête de l’Etat saoudien, marqué par le rajeunissement de la famille régnante.

La délégation officielle ayant accompagné le souverain à Ryad en dit long sur l’agenda hautement stratégique de cette visite, souligne le quotidien, citant, outre les trois sherpas du roi, Fouad Ali El Himma, Omar Azziman et Abdeltif Mennouni, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salahaddine Mezouar, et le Général de corps d’armée, inspecteur général des Forces armées royales, commandant la zone sud, Bouchaïb Arroub.

A travers cette délégation, l’on peut en effet déceler la dimension politique, diplomatique et militaire de cette visite qui intervient à un moment charnière de la vie politique en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe plus généralement.

La presse du Golfe a, quant à elle, réservé hier ses gros titres à «l’illustre hôte marocain du roi Salman Ibn Abdelaziz», le souverain Mohammed VI. «Les relations bilatérales et les derniers développements survenus sur la scène régionale et internationale ont été au centre des entretiens entre le roi Mohammed VI et son homologue Salman Ibn Abdelaziz», écrivait le Saudi Gazette. «Le Maroc entretient des rapports étroits avec l’Arabie Saoudite et, plus largement, avec les six monarchies arabes de la péninsule membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), fait valoir le quotidien libanais "L’Orient le Jour", soulignant que les autorités marocaines «apportent toutes formes d’appui à la coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans ses dimensions politique, de renseignement, logistique et militaire».

De l’Atlantique au Golfe, secret d'une projection de puissance

Le roi Mohammed VI, hier à Ryad, et aujourd’hui à Dubaï, renforce bel et bien le statut du royaume en tant qu’allié majeur des pays du Conseil de coopération du Golfe, confronté aujourd’hui plus que jamais aux visées expansionnistes de la république islamique d’Iran. La participation des Forces armées royales à l’opération «Tempête de fermeté», depuis jeudi 26 mars dernier, pour neutraliser les rebelles Houthis pro-Iran, offre ici un exemple édifiant. Autant que le rôle leader que les FAR sont appelées à jouer au sein de la Force arabe de défense commune, une sorte d’ «Otan arabe», pour contrer le danger iranien et la menace de groupes terroristes financés et armés par le régime des Mollahs, lesquels continuent de mettre la région à feu et à sang (Syrie, Irak, Yémen, etc.)

Au-delà du cadre militaire, le Maroc espère, en retour, drainer davantage d’investissements du Golfe pour accompagner les chantiers prometteurs initiés par le royaume sur le plan infrastructurel, touristique, agricole, industriel …

La récession que connaît le Vieux continent et la mise en berne du projet de Grand Maghreb, en raison de la politique contreproductive du voisin algérien, ont poussé le royaume à chercher d’autres alternatives encore plus prometteuses dans la région du Golfe, autant qu’en Afrique, sur la base du principe «gagnant-gagnant». 

Par Ziad Alami
Le 04/05/2015 à 09h18