Nouveau rebondissement dans l’affaire du garde du corps marocain du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. «Le garde du corps personnel du SG de l’ONU entame une grève de la faim devant l’ambassade du Maroc en France», dévoile Al Massae dans son édition de ce vendredi 7 octobre.
Selon le quotidien arabophone, Baroun Roumayne, de père marocain et de mère française, a entrepris cette grève des «intestins vides» en protestation contre «l’enlisement de l’instruction de l’affaire d’escroquerie dont il aurait été victime à Agadir, après la mise en liberté des accusés».
«Le garde du corps personnel du SG de l’ONU est entré en grève de la faim dans la nuit du mercredi 5 octobre, devant l'ambassade marocaine, à Paris, promettant de poursuivre ce mouvement de protestation jusqu’à obtention de gain de cause après la mise en échec de son projet d’investissement au Maroc», révèle encore Al Massae.
«Le Parquet général près le tribunal de première instance d’Agadir avait fait appel à la décision du juge d’instruction de poursuivre les accusés en état de liberté», indique encore le quotidien, ajoutant que la décision du juge d’instruction a en effet été annulée en appel.
Dans la plainte déposée par Baroun Roumayne, qui a également officié en tant que garde du corps du prédécesseur de Ban Ki-moon, en l’occurrence le Ghanéen Kofi Annan, il accuse d’escroquerie un promoteur immobilier à Taroudant et la responsable d’une agence du CIH à Agadir.
Les faits remontent à l’année 2014, lorsque ce citoyen marocain, qui était garde du corps des secrétaires généraux des Nations Unies, est retourné au Maroc, en compagnie de son épouse, pour s’y installer et y investir.
Le compte des "méfaits" !Baroun Roumayne, né en 1964, a parcouru plusieurs villes marocaines avant d’opter pour la ville calme de Taroudant où il comptait ouvrir une pâtisserie de luxe. C’est à ce moment qu’il a rencontré un promoteur immobilier avec lequel il s’est mis d’accord pour l’acquisition d’un immeuble de six appartements et disposant de locaux commerciaux au rez-de-chaussée, pour un montant de 4,37 millions de dirhams.
Le garde du corps des secrétaires généraux des Nations Unies a exigé que l’acte de compromis de vente soit rédigé et enregistré chez un notaire pour découvrir, quelques jours plus tard, que le notaire en question avait rapporté un prix de vente de 210.000 dirhams seulement. Il demandera donc à conclure un nouvel acte, sachant qu’il avait versé une avance, non mentionnée dans l’acte signé, de quelque 400.000 dirhams. C’est alors que le promoteur a entrepris de lui proposer de transférer son argent d’une agence d’Attijariwafa bank à Taroudant à une agence du CIH à Agadir, en lui promettant d’intervenir auprès de sa directrice pour obtenir rapidement son crédit.
Or, ladite directrice de l’agence lui demandera de céder un montant de 200.000 dirhams au vendeur après lui avoir promis un crédit de 2,40 millions de dirhams et lui refusera sa demande de transfert de compte à compte en lui signifiant que cela prendrait du temps, le vendeur n’ayant pas de compte dans la même agence. Elle refusera également, pour le même motif, de se voir remettre un chèque certifié.
L’acheteur finira donc par retirer les 200.000 dirhams qu’il remettra au vendeur, sous les objectifs des caméras de l’agence, avant de verser encore, quelques jours après, 25.000 dirhams à l’agence pour frais de dossier de crédit et, le 11 juillet 2014, 60.000 dirhams au vendeur qui a prétexté des frais de pèlerinage. Tout cela pour finalement apprendre, par la directrice de l’agence elle-même, qu’il avait été victime d’une arnaque du promoteur et du notaire.
Roumayne a donc saisi la justice et déposé plainte, le 9 juin 2015, contre les arnaqueurs et la directrice d’agence. Deux ans plus tard, Roumayne n’est toujours pas au bout de ses peines. Le recours à la grève de la faim lui permettra-t-il de voir le bout du tunnel?