Le député Abdelwahab Belfkih poursuivi en justice

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Revue de presseKiosque360. Acquitté une première fois par le juge d'instruction près la Cour d'appel d'Agadir, le parlementaire est, cette fois, poursuivi devant la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Rabat. Motif de la poursuite: une affaire de spoliation immobilière à large échelle.

Le 04/11/2020 à 21h08

C'est un dossier aux multiples rebondissements. Il s'agit de l'affaire dans laquelle sont poursuivis le député socialiste et ancien président de la région de Guelmim-Oued-Noun, Abdelwahab Belfkih, et dix autres personnes. Libéré par le juge d'instruction près la Cour d'appel d'Agadir qui a décidé de ne pas le poursuivre, lui et neuf autres personnes, l'ancien homme fort de Guelmim vient de voir son dossier rouvert à nouveau. Cette fois, comme le rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 5 novembre, c'est la Cour d'appel de Rabat qui a décidé de le poursuivre pour les mêmes accusations retenues contre lui et ses complices.

L'affaire est donc à nouveau devant la Chambre criminelle, mais cette fois près la Cour d'appel de Rabat. Le parlementaire socialiste est poursuivi, ainsi que dix autres mis en cause, pour faux et usage de faux. Ils auraient falsifié des documents qui leur ont permis, ensuite, de mettre la main sur des biens immobiliers et fonciers dans la région. Une affaire de spoliation immobilière, en somme. Et elle ne date pas d'aujourd'hui. En effet, l'affaire avait d'abord été portée, au début de l’année, devant la Cour d'appel d'Agadir. Le juge d'instruction a finalement décidé de relaxer le député et neuf autres personnes tout en poursuivant un seul mis en cause dans cette affaire, souligne le quotidien. Le Parquet a interjeté appel, mais voici qu'une décision de la Cour de cassation vient tout chambouler. 

Cette décision, datée du 23 septembre et émise suite au recours du procureur général près la Cour de cassation, qui assume également la fonction de président du Parquet général, dessaisit la Cour d'appel d’Agadir du dossier et remet l'affaire devant celle de Rabat. Entre autres motivations de ce recours à l’article 272 du code de la procédure pénale, le fait que le magistrat chargé d'instruire cette affaire fait partie de la même tribu que certains mis en cause, alors que d'autres membres du groupe poursuivi dans la même affaire font partie, eux, de ses connaissances. Ce qui est, souligne Al Akhbar, de nature à porter atteinte à l'intégrité et l'impartialité du jugement.

Partant d'autres considérations qui entrent dans le cadre de la mission et des attributions du juge d'instruction et qui n'ont pas été respectées dans cette affaire, le Parquet a jugé nécessaire de contester la décision du magistrat en question et interjeter appel, précise Al Akhbar. Cela dit, pour le Parquet, l'enquête a bien montré que le mis en cause et ses dix complices avaient effectivement utilisé de faux documents pour mettre la main sur des biens immobiliers qu'ils ont commencé à exploiter, par la suite, dans la province de Guelmim. Il s'agit de faux contrats de vente rédigés par un avocat de la ville et légalisés par les services de la commune de Guelmim, qu’Abdelwahab Belfkih présidait. Ensuite, les accusés ont pu enregistrer les biens sur lesquels ils ont pu mettre la main auprès de la Conservation foncière, en se basant sur le témoignage de certaines personnes. 

Par Amyne Asmlal
Le 04/11/2020 à 21h08