Du rififi dans le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Leila Benali. A en croire le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 15 juillet, des conseillers de la ministre auraient présenté leur démission parce qu’ils ne s’entendent plus avec d’autres membres du cabinet. Les premiers ont été nommés récemment alors que les seconds ont été maintenus à leur poste, et ce bien qu’ils aient déjà dépassé l’âge de départ à la retraite.
Le quotidien parle également de membres de cabinet qui n’ont jamais mis les pieds au ministère. Ils n’en continuent pas moins de toucher leurs indemnités. Ce qui fait d’eux des «conseillers fantômes», pour reprendre l’expression utilisée par le quotidien.
De même, toujours selon Al Akhbar, la ministre vient de mettre fin aux fonctions de sa directrice du cabinet, Soukaina Alaoui, et a nommé un nouveau chef du cabinet, le quatrième depuis sa prise de fonctions. C’est ainsi, explique le quotidien, que la ministre a d’abord nommé au poste l’ancien secrétaire général du département de l’environnement, Mohamed Benyahya, puis a nommé Zineb Gaoaune au même poste avant de la remercier quelques mois plus tard pour confier le poste à Soukaina Alaoui, laquelle vient d’être relevée à son tour de ses fonctions. Le dernier directeur de cabinet à être nommé est Ahmed Bouzid.
Bref, cette situation tendue n’a pas manqué de susciter la colère de la ministre, croit savoir le quotidien qui avance comme preuve le fait qu’elle n’a plus tenu de réunion avec les membres de son cabinet depuis des mois. Le nouveau secrétaire général, qui vient d’être nommé, n’est pas parvenu à apaiser ce climat de conflit qui règne au sein du cabinet de la ministre.
En conséquence, le ministère, poursuit le quotidien, vit au rythme des tensions sans précédent, car les cadres et les fonctionnaires du ministère se plaignent, entre autres, de l’ingérence dans leurs attributions de certains conseillers membres du cabinet de la ministre. Le quotidien a cité, sans la nommer, une personne en particulier «qui n’hésiterait pas à donner des instructions aux directeurs centraux, pour notamment s’occuper des dossiers de certains parlementaires».
Certains fonctionnaires n’ont pas accepté cette situation, dont un conseiller chargé de la coopération internationale qui a présenté sa démission après moins d’une année au poste. C’est le cas également d’une dame, membre du cabinet, «qui est partie parce qu’elle aurait été empêchée d’exercer sa fonction dans un cadre professionnel».
Dans l’entourage de la ministre, poursuit le quotidien, ce qui envenime davantage l’atmosphère est la présence, dans le cabinet, de hauts fonctionnaires ayant dépassé l’âge de la retraite, mais qui refusent de quitter leur poste et donc de renoncer à leurs indemnités et autres avantages en nature qui vont avec.
D’après Al Akhbar, le cabinet de la ministre ne compte pas moins de six secrétaires, dont quatre ayant déjà largement dépassé l’âge de départ à la retraite. Fait également partie du cabinet une conseillère qui vit actuellement, avec ses enfants, entre le Japon et les Pays-Bas. Elle continue de toucher ses indemnités. La garde rapprochée de la ministre compte également deux cadres à la retraite qui se pointent dans leur bureau, de temps en temps, pour régler certains dossiers, ainsi qu’une chargée de communication qui a cessé, depuis longtemps, d’assurer cette fonction.