Le Conseil national de la presse à l’heure d’une refondation démocratique

Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, à la Chambre des représentants le 9 juillet 2025 (Y.Mennan/Le360).

Le 09/07/2025 à 13h14

VidéoVers une nouvelle ère pour le Conseil national de la presse? Le projet de loi présenté par Mehdi Bensaid le 9 juillet devant la Chambre des représentants amorce une refonte ambitieuse de l’instance, au croisement des enjeux démocratiques, professionnels et institutionnels du secteur médiatique.

Lors de la présentation du projet de loi relatif au Conseil national de la presse devant la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a décrit le texte comme une «réorganisation démocratique» de cette future instance. Le projet a été entériné par le Conseil de gouvernement le 3 juillet dernier.

Le ministre de tutelle a précisé que la nouvelle composition du Conseil national de la presse comptera 19 membres, contre 21 auparavant. Parmi eux, sept journalistes élus, dont trois femmes, ainsi que neuf éditeurs, incluant deux figures doyennes du secteur.

Il a également tenu à clarifier que les éditeurs seront désignés sur la base de leur chiffre d’affaires, et non de leurs bénéfices, comme l’ont affirmé certains détracteurs.

Pour être éligible, un journaliste devra justifier d’une ancienneté minimale de dix ans. Par ailleurs, la durée du mandat du Conseil, selon les dispositions du projet de loi, passe de quatre à cinq ans.

Le nouveau Conseil ne comprendra plus de représentants de l’Ordre des barreaux ni de l’Union des écrivains du Maroc. Par ailleurs, les élections des journalistes, dont les modalités restent à préciser, se dérouleront sous la supervision d’un magistrat désigné par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Le ministre a salué ce projet de loi, qu’il a présenté comme le socle d’un débat parlementaire «fructueux» à venir. Il a précisé que la nouvelle configuration ainsi que les missions élargies du Conseil national de la presse s’inscrivent dans une volonté de consolidation du système national d’information et de communication, appelé à jouer un rôle structurant dans le rayonnement du Royaume sur les plans national et international.

Mehdi Bensaid a également souligné que cette réforme vise à insuffler une nouvelle dynamique au secteur, en renforçant sa crédibilité, sa transparence et son impact au sein de l’espace public.

L’autre projet de loi, d’une importance particulière, porte sur la garantie des droits et devoirs liés à l’exercice du journalisme professionnel, reconnu par la carte d’accréditation délivrée par le ministre de la Communication.

«Désormais, seule cette carte fait foi. Aucune autre carte émise par certaines entités ne saurait être considérée comme valable pour exercer en tant que journaliste professionnel», a affirmé le ministre devant la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication.

Autre nouveauté introduite par ce projet de loi, le ministre Mehdi Bensaid a indiqué que le journaliste professionnel, ainsi que l’entreprise de presse qui l’emploie, pourront désormais bénéficier, après l’adoption du texte, des avantages liés au droit d’auteur.

«Le droit d’auteur sera accordé au journaliste professionnel et au média», a-t-il précisé, ajoutant que le statut de journaliste sera également étendu aux présentateurs de journaux d’informations à la radio et à la télévision.

À ce stade, la date d’ouverture des débats au sein de la commission parlementaire concernée n’a pas encore été arrêtée.

Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a également présenté, sous le numéro 2527, un autre projet de loi portant sur le statut du journaliste professionnel, défini comme toute personne dont l’activité principale, régulière et rémunérée relève de l’exercice du métier de journaliste.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mennan
Le 09/07/2025 à 13h14