Avant l’adoption à l’unanimité du rapport politique, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition), Nabil Benabdallah, est revenu à la charge contre l’exécutif, en évoquant la dernière lettre ouverte que son parti avait envoyée au Chef du gouvernement pour commenter son bilan à mi-mandat, le qualifiant de «faible, insignifiant et inconsistant».
Lors des travaux du Comité central du parti, plusieurs «camarades» socialistes ont fustigé durant leurs différentes interventions les attaques «personnelles» auxquelles ont fait face des dirigeants du PPS de la part de leurs homologues du RNI après la publication de la lettre ouverte.
Le rapport politique du PPS a ainsi interpellé les dirigeants du Rassemblement national des indépendants (RNI), parti qui conduit la majorité gouvernementale, pour leur signifier que «le PPS n’a fait qu’user de son droit d’expression» à travers ladite lettre ouverte, leur recommandant de «rehausser le niveau du débat politique, car la présence d’une opposition institutionnelle et responsable est dans l’intérêt du pays et de son expérience démocratique». Le document a en outre rappelé que le «PPS ne se désengagera jamais de ses rôles pour lesquels il a été créé il y a 80 ans».
Plus dur encore, le texte affirme que «vos comportements (les dirigeants du RNI, NDLR) et vos déclarations à l’encontre d’un parti libre, honnête et constructif, constituent une attaque et un méfait qui ont visé non seulement le PPS (…), mais également notre processus démocratique national».
«Êtes-vous conscients de la dangerosité de vos actes? Considérez-vous que le gouvernement et sa politique sont au-dessus de toute interpellation et de toute critique? L’opposition dérange-t-elle à ce point votre sérénité?», s’est interrogé le rapport du PPS, dont la teneur a été adoptée sous les acclamations d’environ 400 congressistes.
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Le document revient à la charge concernant le bilan de mi-mandat, estimant que l’exécutif «n’a pas amélioré le champ politique, notamment sur le volet des droits de l’Homme». Plusieurs intervenants ont aussi invité le gouvernement à «procéder dès maintenant à la réforme du mécanisme des élections» en vue des échéances de 2026.
Le PPS a saisi l’occasion de la 4ème session du Comité central pour dénoncer ce qu’il a appelé la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens. «En plus de l’aggravation du chômage, la hausse des prix affecte depuis des mois tous les produits y compris la bonbonne de gaz», a poursuivi Nabil Benabdallah.
Le Comité central du PPS a également exprimé sa «solidarité avec la cause palestinienne, face aux crimes de guerre commis par Israël à Gaza et dans les autres territoires palestiniens». «Il s’agit d’une occasion de réveiller les consciences pour que cesse cette sale guerre contre les droits des Palestiniens», a conclu le dirigeant de l’ex-Parti communiste marocain.