Le Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a accusé le ministère de l’Intérieur d’exercer «une fourberie politique» et «une cruauté politique». Lors de la présentation du programme électoral du parti de la Justice et du développement (PJD) pour les prochains scrutins organisée le 26 juillet, le chef de file des islamistes et patron de l’Exécutif a tiré à boulets rouges sur le département dirigé par Abdelouafi Laftit, en raison de sa décision qui consiste à rayer certains dirigeants de la formation de la lampe des listes électorales.
Dans sa livraison du 28 juillet, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte ainsi que le Chef du gouvernement a exprimé lors de cette rencontre son étonnement devant le processus opté par le ministère de l’Intérieur, consistant à rayer certains dirigeants du PJD des listes électorales, dans le cadre de leur mise à jour à l’approche des différents scrutins, sur la base de décisions judiciaires. Le département de tutelle, dirigé par Abdelouafi Laftit, justifie, quant à lui, cette mesure par le fait que les personnes rayées aient changé leurs domiciles sans faire les démarches administratives nécessaires dans les délais impartis.
Une justification que le Chef du gouvernement n’entend pas. “Cetta approche nous étonne" a-t-il déclaré devant les médias. Et d'ajouter"plusieurs militants de notre parti se sont retrouvés du jour au lendemain rayés des listes électorales. Ils n’ont pas été informés, de même que la procédure législative en vigueur n’a pas été respectée”. Selon Saâd-Eddine El Othmani, le président de la région Rabat-Salé-Kénitra et le président de la commission de l'Éducation à la Chambre des conseillers, tous les deux dirigeants du PJD, figurent parmi les personnes rayées des listes électorales. “Nous sommes étonnés devant ce comportement, nous refusons la manière avec laquelle il a été appliqué”, répète-t-il devant les journalistes. Pour El Othmani, ce comportement cible principalement le PJD.
Sur un autre registre, le Chef du gouvernement sortant explique que le programme électoral de son parti intervient dans un contexte particulier, marqué notamment par les attaques adressées au Maroc de la part des forces étrangères qui l’accusent d’espionnage. L’autre contexte, poursuit El Othmani, se rapporte aux amendements des lois électorales. Pour ce dernier, "ces modifications ont été apportées via une opération non-conforme à toutes les dispositions légales".