L’après-Daech: le BCIJ met en garde contre les «loups solitaires»

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L'effondrement prévu de Daech requiert l’adoption de stratégies sécuritaires et juridiques face aux mutations géostratégiques dans la région méditerranéenne, a affirmé, vendredi, le chef du département antiterroriste du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), Haboub Cherkaoui.

Le 06/04/2018 à 20h05

Intervenant à une Conférence internationale sous le thème «L’après-Daech: prochains défis de lutte contre l'extrémisme et l'extrémisme violent", organisée par «Mominoun without Borders» et l'Institut des recherches et études supérieures de Grenade (Espagne), Haboub Cherkaoui a souligné que cet effondrement constitue une sonnette d’alarme pour tous les pays de la Méditerranée, du Nord, du Sud et du monde entier.

Dans ce contexte, il a fait savoir que l'expérience marocaine a été et demeure très efficace en matière de lutte contre le terrorisme, notamment dans la cadre de la lutte contre les extrémistes revenant du champ de bataille tout en adoptant une approche tridimensionnelle sécuritaire, juridique et religieuse.

Conscient des dangers du terrorisme, causé par Daech en Syrie et en Irak et la défaite militaire de ce groupe terroriste dans ces régions, il a précisé que les services sécuritaires marocains ont maintenu leur degré de vigilance à travers l’adoption de la politique proactive contre tout acte terroriste. 

A cet titre, il a relevé qu’en parallèle de l’adoption de la politique sécuritaire proactive contre le terrorisme et qui a porté ses fruits en démantelant les réseaux terroristes avant l’exécution de leurs actes criminels, des procédures juridiques visant à promouvoir le respect de la dignité des personnes arrêtées et garantir leur jugement équitable, ont été mises en œuvre conformément aux conventions internationales des droits de l'Homme ratifiées par le Royaume.

En outre, Cherkaoui a fait remarquer que l'élimination de Daech en Syrie et en Irak «ne constitue pas une victoire finale, mais une nouvelle naissance de ce groupe dans d'autres régions du monde, notamment en Libye, au Sahel, au Sahara, en Afrique de l'Ouest et même en Asie centrale», et ce à travers la création de nouvelles règles de base visant des attaques à travers le monde, particulièrement en Europe et aux États-Unis et via le renouvellement des méthodes terroristes connues sous le nom de «loups solitaires».

Cette conférence qui se poursuit jusqu'au 8 avril, réunit des académiciens, des experts et des chercheurs du monde arabe, de l’Europe et des États-Unis qui traitent de l'avenir du phénomène «jihadiste» dans l'étape de lutte contre Daech ou la fin de son «État» et des stratégies prévues par les organisations «jihadistes», notamment dans les pays arabes et européens. 

Les participants discutent des politiques réussies ou exemplaires dans les réactions à l'égard des «combattants étrangers» retournant dans leurs pays et s’arrêteront sur les enjeux éducatifs et les conditions socio-économiques des affiliés de cette organisation, en vue de déterminer les stratégies de lutte contre la pensée «jihadiste» extrémiste.

L'événement constitue aussi une occasion d'évoquer l'influence des politiques stratégiques et sécuritaires adoptées par les décideurs aux niveaux international et régional sur la propagation du phénomène «jihadiste», notamment du groupe terroriste Daech, depuis le début de la «révolution syrienne» jusqu’à la lutte menée contre le groupe «Daech».

Les experts examinent également les moyens de prévention contre la diffusion de l'extrémisme sur Internet ainsi que les moyens visant à réduire le recours des groupements terroristes aux moyens numériques de communication et aux réseaux sociaux.

Cette rencontre se veut une occasion pour réfléchir sur les moyens permettant de réduire la prolifération de l'idéologie «jihadiste» dans les établissements pénitentiaires.

Le 06/04/2018 à 20h05