L'Algérie veut-elle la guerre avec le Maroc?

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Revue de presseKiosque360. 48 heures après les tirs des gardes-frontières algériens sur des civils marocains, Alger n’a pas diligenté d'enquête" ni fourni d'explication concernant cet énième incident frontalier.

Le 20/10/2014 à 12h29

"Bouteflika fait battre les tambours de la guerre depuis son lit de malade et provoque l’armée marocaine". "Alger choisit l’escalade après l’incident de tirs à balles réelles sur des civils marocains sans défense à sa frontière commune avec le royaume". "L’armée algérienne clôture une année de harcèlements anti-marocains par des tirs réels sur une dizaine de civils marocains inoffensifs". Les principaux titres de la presse nationale paraissant ce lundi 20 octobre sont unanimes à dénoncer vigoureusement "l’incident" de tirs perpétrés par des soldats algériens sur la population marocaine habitant à la frontière avec l’Algérie. Incident qui a fait, en ce dramatique samedi 18 octobre, une victime innocente grièvement blessée au visage, qui retournait simplement ses terres en prévision des premières pluies automnales. Mais c’était sans compter avec cette "pluie" de balles tirées par des gardes-frontières algériens connus pour avoir la gâchette facile. "Salhi Rizkallah, 28 ans, père de famille, a failli y perdre la vie, n’eût été l’extrême agilité des services sanitaires de l’Hôpital Al-Farabi, à Oujda, vers lequel il a été évacué", rapporte Al Ahdath Al Maghribiya, qui s’interroge sur cette "réaction" cavalière apportée par Alger à la demande d’"explications" exprimée par Rabat, lors d’une réunion interministérielle, samedi, au siège des Affaires étrangères. "Alger opte pour l’escalade 48 heures après l’éclatement de ce fâcheux incident", déplore le quotidien, en référence à la position exprimée, dimanche, par le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Chrif, qui a accusé Rabat d’"avoir inventé de toutes pièces l’histoire de cet incident"! Après le déni, le porte-parole des Affaires "étranges" a changé d’avis sans crier gare et reconnaît tous klaxons ouverts qu’il y a eu bel et bien "des tirs de sommation après des jets de pierres lancés contre les garde-frontières" ! "48 ans après l’incident frontalier, Alger veut fuir en avant en refusant d’ouvrir une enquête et fournir des explications relatives à l’incident", comme l’a exigé Rabat, lors d’une conférence de presse ayant réuni les ministres des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, de l’Intérieur, Mohamed Hassad, et de la Communication, Mustapha El Khalfi.

Riposte énergique de Rabat

Réagissant aux tirs algériens, le gouvernement marocain a dénoncé un «acte grave s’inscrivant en violation des principes élémentaires du bon voisinage», rapporte Assabah. Salaheddine Mezouar en avait imputé la responsabilité entière au gouvernement algérien, lors de la convocation de l’ambassadeur d’Alger pour lui exprimer "la vive indignation" et "la profonde inquiétude" du Maroc quant à cet incident "irresponsable" et "inacceptable", rappelle Assabah, faisant écho aux précédentes déclarations du ministre de l’Intérieur. Mohamed Hassad avait montré à la presse des photos de Rizkallah Salhi grièvement blessé au visage, en fournissant des précisions sur l’identité de ce riverain du douar Oulad Saleh, relevant de la commune rurale de Beni Khaled, située à 30 kilomètres d’Oujda. "Les coups de feu sur la population peuvent engendrer des situations qui peuvent échapper à tout contrôle", avait averti le ministre Hassad, cité par le quotidien Al Akhbar. 

L’armée marocaine se mobilise

"Les Forces armées royales ont élevé l’état d’alerte à son plus haut degré à la frontière avec l’Algérie suite à l’incident de tirs contre des civils marocains", révèle Al Massae. "Des responsables militaires se sont aussitôt rendus sur place, au douar Oulad Saleh, et se sont enquis auprès de la populations des circonstances de l’incident des tirs", dévoile le quotidien, en assurant que l’état du blessé marocain est "maintenant stable", après une première intervention chirurgicale réussie. Seulement voilà, rappelle Al Ahdath Al Maghribiya, cet incident n’est pas le premier en son genre. "Il clôture une année de harcèlements anti-marocains de la part de l’armée algérienne", fait-il remarquer. Pour rappel, un incident similaire avait éclaté en novembre 2013 lorsque des soldats algériens voulant fêter la qualification des Fennecs pour le Mondial au Brésil dirigèrent leurs fusils vers la région de Saïdia et commencèrent à ouvrir le feu! On ne joue pas impunément avec le feu, encore moins avec la vie d’autrui.

Par Ziad Alami
Le 20/10/2014 à 12h29