D'anciens Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères africains l’ont clairement affirmé à Tanger: l’adhésion de la république fantoche du Polisario à l’OUA est «une aberration historique». La présence de la «Rasd» hier à l’OUA et aujourd’hui au sein de l’Union africaine constitue même un frein à l’intégration politique et économique du continent.
«La présence de l’entité dite Rasd au sein de l’Union Africaine est une aberration sur le plan politique et juridique dans le sens où cette entité ne répond pas aux caractéristiques constitutives d'un Etat en droit international», a notamment souligné l’ancien Premier Ministre de la République Centrafricaine, Martin Ziguélé, dans une déclaration reprise par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 7 novembre. Pour mettre fin à cette situation, d'anciens chefs de gouvernement et de la diplomatie africains, poursuit le quotidien, viennent de lancer «l’Appel de Tanger».
Ainsi, soutenu par 16 anciens Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères africains, en collaboration avec l’Institut Amadeus et en marge des MEDays 2022, ce document appelle à «l’expulsion pure et simple» de l’entité fantoche soutenue diplomatiquement et politiquement par Alger.
En d’autres termes, poursuit le quotidien en citant l’ancien chef du gouvernement centrafricain, la pseudo Rasd doit être éjectée de l’Union Africaine. Et ce, pour des raisons précises que tout le monde connait d’ailleurs, à savoir que ce n’est pas un État et que cette entité fantoche favorise la division au sein de l’UA. D'ailleurs, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, la présence de cette entité «bloque le fonctionnement de l’UA et la perspective de l’unité réelle du continent sur des bases acceptables».
C’est pour cette raison que les signataires de l’Appel de Tanger ont fermement invité les chefs d’État, membres de l’UA, à ne pas laisser survivre en leur sein cette aberration juridique qui non seulement discrédite, aujourd’hui plus que jamais, l’action de l’UA, mais favorise aussi la division.
De son côté, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Guinée, Mamadi Touré, également cité par le quotidien, a affirmé soutenir l'Appel de Tanger non seulement pour «saluer le retour historique du Maroc au sein de la famille institutionnelle de l’UA», mais aussi pour «noter et souligner l’anomalie de l'admission d'une entité non étatique qui a été admise au sein de l’UA».
L’Appel de Tanger a donc pour vocation de corriger cette erreur historique, parce que «cela crée un dangereux précédent dans l’organisation». Il y va même de la crédibilité de l’institution continentale.
Dans le même sens, le ministre des Affaires étrangères des Comores, Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, a relevé que la Rasd n’avait aucune existence légale au sens du droit international. Lui aussi estime qu'une erreur a été commise et que l’expulsion de cette institution au sein de l’UA ne peut que consolider l’unité de l’Afrique. L’Afrique aujourd’hui, a-t-il dit, a plutôt besoin de se réunir davantage, avec une vision commune, et de se débarrasser de ces questions qui n’ont pas à exister.
L'Appel de Tanger, précise le quotidien, a été publié à l’issue de la table ronde «L’union africaine à l’aune de la Question du Sahara», organisée dans le cadre du Forum MEDays 2022, tenu à Tanger du 2 au 5 novembre.