Le 1er novembre dernier, dix-neuf personnalités algériennes demandent à rencontrer le président Bouteflika afin de lui faire part de leur inquiétude face à «l’extrême gravité de la situation» et, surtout, vérifier si ce dernier, affecté par un fâcheux accident vasculaire cérébral (AVC, diagnostiqué en 2013), est réellement maître à bord. Deux mois plus tard, la demande reste sans lendemain relançant les spéculations sur la vacance du pouvoir et de sérieuses inquiétudes quant au présent et l’avenir de l’Algérie. «Qui gouverne en Algérie? Plusieurs doutes planent sur le président malade Abdelaziz Bouteflika», s’interroge «The New-York Times».
«Les luttes de pouvoir s’exacerbent au sein du cercle présidentiel clos qui a gouverné l’Algérie depuis des décennies», relève le quotidien américain, se faisant l’écho des «griefs» faits au clan Bouteflika pour son implication dans l’opération de purge opérée dernièrement au sein du Département du renseignement et de la sécurité (DRS, renseignement algérien), couronnée par le limogeage de son ex-patron Mohamed Lamine Mediene dit «Tewfik».
«Les révélations ébruitées presque quotidiennement (au sujet de la santé vacillante de Bouteflika) intriguent et inquiètent les Algériens, craignant que les réserves pétrolières et l’instabilité politique de leur pays ne profitent aux mouvements jihadistes infestant leur région", indique The New-York Times.
«La santé du président, 78 ans, devient inquiétante, au point que des personnalités considérées comme étant proches de Bouteflika ont demandé à le voir pour s’assurer si c’est lui qui prend les décisions ou bien d’autres qui le feraient à sa place", rappelle encore le quotidien, en allusion au frère du président, Saïd Bouteflika, qui tirerait les ficelles du pouvoir.
«Nous avons le sentiment que le président Bouteflika a été pris en otage par son proche entourage, avait dit Lakhdar Bouregaa, l’un des dix-neuf personnalités ayant demandé à rencontrer le président», rapporte The New-York Times. Comme Lakhdar Bouegaa, plusieurs autres personnalités telles que Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs, et Zohra Drief, partagent la même inquiétude quant à la vacance «institutionnelle» en Algérie.