Dans un discours devant la Conférence internationale sur la Libye tenue à l’Elysée, sous l’égide de l’ONU, le ministre a souligné l’engagement permanent du Royaume au côté de la Libye et de son peuple et son souci constant de voir ce pays frère retrouver le chemin de la paix, de la stabilité et du développement.
«Le Maghreb a besoin d’une Libye stable, comme l’Europe a besoin d’un Maghreb stable», a insisté Nasser Bourita qui, au début de son intervention, a transmis aux participants les salutations du roi Mohammed VI qui, a-t-il dit, «suit avec la plus grande attention les développements de la situation en Libye, et qui apporte tout son soutien à votre initiative».
Après avoir rendu un hommage appuyé à la France pour les efforts déployés, sous la présidence de Emmanuel Macron, pour aller de l’avant vers la résolution de la crise en Libye, le ministre a observé que cette Conférence tombe à point nommé pour rappeler que le statu quo ne saurait être une option, que les déchirements fratricides qui traversent la Libye ne sont pas une fatalité et que le prolongement du conflit dans ce pays frère n’est pas une raison pour s’en accommoder.
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«Bien au contraire, c’est une motivation continue pour redoubler d’effort afin de rapprocher les protagonistes libyens», a affirmé Bourita en réitérant l’attachement du Maroc à une solution politique, consensuelle et durable, laquelle, a-t-il dit, «doit être l’horizon et la perspective de tous les efforts de règlement en Libye».
«C’est vers elle qu’on se doit d’orienter et de canaliser l’action internationale pour la Libye», a insisté le ministre qui a salué également, à cette occasion, le dynamisme volontariste de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé.
Nasser Bourita a observé, dans ce contexte, que «pour importantes qu’elles soient, les élections en Libye ne sont pas une fin en soi. Elles sont un pas vers la solution. Elles doivent être bien préparées, minutieusement et dans la sérénité».
«La phase transitoire doit aussi être gérée avec délicatesse», a-t-il souligné en mettant l’accent notamment sur la nécessité de préserver la crédibilité des protagonistes, de faire en sorte que leurs discours soient suivis d’actes concrets et d’établir un mécanisme de suivi des engagements «pour que ce qui a été signé soit respecté et appliqué».
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Le ministre a insisté également sur l’impératif de la poursuite de l’engagement de la communauté internationale, «en même temps que doivent cesser les interférences nuisibles à l’entente des protagonistes libyens».
L’action de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU «doit pouvoir compter sur l’appui de tous», a affirmé Bourita qui a estimé que «le rendez-vous aujourd’hui est avec l’Histoire» qu’il appartient aux frères libyens de ne pas manquer.
«Le Maroc est -et sera- au côté de la Libye et de son peuple. Il n’a pas d’agenda caché, ni d’intérêts autres que celui de la Libye elle-même: retrouver le chemin de la paix, de la stabilité et du développement», a-t-il souligné. «Car, le Maghreb a besoin d’une Libye stable, comme l’Europe a besoin d’un Maghreb stable», a conclu le ministre.
Dans une déclaration lue à l’issue de la conférence, les quatre responsables libyens présents se sont engagés à travailler ensemble pour que des élections législatives et présidentielles se tiennent le 10 décembre.
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«Nous nous sommes engagés (...) à oeuvrer de manière constructive avec les Nations-Unies pour organiser (...) des élections dignes de foi et pacifiques et à respecter les résultats des élections lorsqu'elles auront lieu», note la déclaration approuvée oralement par les quatre responsables libyens, en l'occurrence Fayez El Sarraj, président du Conseil présidentiel d’Union nationale, Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants de Tobrouk, Khaled Mechri, président du Haut Conseil d’Etat et le Maréchal Khalifa Belqasim Haftar, Commandant en chef de l’Armée nationale libyenne.
La déclaration prévoit également de «mettre fin progressivement à l'existence du gouvernement et des institutions parallèles» et le lancement immédiat des travaux en vue de l'unification de la Banque centrale libyenne et la poursuite des efforts menés en vue de l'unification des forces de sécurité.
Une vingtaine de pays et quatre organisations internationales (Union européenne, Onu, Union africaine et Ligue arabe) étaient représentés à cette conférence.